PUBLICITE.
Pour la création du site Web de votre entreprise, imprimerie, sérigraphie, peinture de vos bâtiments, confiez votre cummunication à ASCOM. Contact 77 64 83 51 - 94 40 85 66

Polygamie : Une pratique à double lame au Maroc

samedi 17 décembre 2011


De nombreuses femmes dénoncent encore cette réalité. Suite à la réforme du Code de la famille, « la Moudawana », adoptée par le Parlement, un très grand nombre de modifications introduites émane en majeure partie des revendications des associations de femmes et des ONG des droits humains. La polygamie n’est pas abolie, mais elle est soumise à des conditions draconiennes. La raison est très simple, cette modification du code impose au mari qui désire prendre une seconde épouse d’avoir une permission écrite de sa première femme et l’autorisation du juge. Il doit aussi prouver qu’il est capable de subvenir aux besoins des deux femmes, garantir leurs droits, leur pension alimentaire, et leur logement. C’est ainsi que la femme peut conditionner ce mariage à un engagement du mari de ne pas prendre d’autres épouses et elle peut aussi invoquer la polygamie pour demander le divorce pour le préjudice subi.

Cependant, l’homme peut être polygame pour diverses raisons, notamment le prestige social. Mohammed Ben Al Hachmi, 49 ans, cheveux gris, coiffé de calotte de hadj, affirme que la polygamie est « un symbole de richesse ». Marié à deux femmes, il cohabite en alternance avec l’une et l’autre. « Il y a des jalousies étranges entre mes épouses. Parfois, l’une voudrait me garder plus longtemps juste à elle », explique-t-il dans un éclat de rire.

La jalousie n’est pas la seule scène familière associée à la polygamie. Il y a souvent de graves conflits entre les épouses et entre les enfants des différents lits. En effet, l’insalubrité de logements suroccupés, échecs scolaires des enfants, conditions catastrophiques des femmes sont aussi des conséquences sociales de la polygamie.

Fatiha, 36 ans, a vécu 8 ans avec un homme dont elle s’est séparée en 2005. Son mari voulait avoir une deuxième épouse, mais la Moudawana lui complique la démarche. Il lui demanda d’écrire une permission pour avoir l’autorisation du juge mais elle refusa avant d’obtenir son divorce. « Même si le foyer où nous résidions n’était pas assez grand, pour lui, avoir plusieurs femmes ne signifie qu’un supplément de virilité », raconte-t-elle, le souffle entrecoupé. Après maintes tractations inabouties entre son mari et elle, Fatiha ne revient pas sur sa décision. « J’ai dit non et je suis partie. Nous les femmes, nous ne voulons plus être des objets entre les mains des hommes », conclut-elle.

D’ailleurs, le milieu rural demeure foncièrement attaché à cette tradition considérée une liberté religieuse. Pour certains paysans, se marier avec deux, trois ou quatre épouses garantit à l’homme une main-d’oeuvre à bon marché et la survie de la famille. Des femmes à l’oeuvre, de l’aube au crépuscule, sont chargées des repas, du ramassage du bois de chauffage et de l’eau, ensemençant les champs au pic et à la pelle.

Et si la progéniture reste la principale richesse humaine, les hommes de la campagne ont souvent plusieurs femmes pour avoir de nombreux ascendants. A Ouled Haddou, à quelques kilomètres de Casablanca, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Tahar, 61 ans, père de 9 garçons et 5 filles, s’est marié trois fois dans sa vie. Ses épouses vivent toutes au même foyer où il a réservé un petit pavillon pour chacune. « Pour perpétuer le nom de ma famille, et en assurer la pérennité, je me suis permis d’avoir trois épouses. Nos aïeux faisaient la même chose dans le même but. C’est un droit naturel que la religion favorise. » déclare-t-il avec sérénité. Par ailleurs, de multiples associations féministes revendiquent avec force, aujourd’hui, l’abolition de la polygamie. Elles estiment que tous les justificatifs et les raisons invoqués ne la cautionnent pas. Aicha Khamlich, membre du Conseil consultatif des droits de l’Homme, constate que la polygamie est toujours permise à condition qu’il y ait « une équité entre les épouses ».

Source : bladi.net

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?

Jean-Vincent Placé à Canal + : "Je me tire, vous me (...) => Le chef de file des sénateurs EELV a quitté le plateau de l’émission de (...)
Brésil : violence faite aux femmes => Lorsqu’on évoque le problème des violences urbaines au Brésil, on a (...)
proxénètisme : les femmes de l’Europe de l’Est => Irina est moldave. A dix-huit ans, elle quitte sa ville natale de Chisinau (...)
L’EPINEUX PROBLEME DE SEXUALITE EN ASIE DE L’EST => Un des problèmes majeurs des femmes en Asie du Sud-est est celui de la (...)
Polygamie : Une pratique à double lame au Maroc => De nombreuses femmes dénoncent encore cette réalité. Suite à la réforme du (...)
Dakar : le marché Kermel agonise => Visiter les marchés est sans doute le meilleur moyen de s’imprégner de (...)
Drogue : un business juteux au Burkina Faso => des pieds de Canabis des pieds de Canabis decouvert à Pô De (...)
Seine-et-Marne : une lycéenne aurait fait une (...) => L’homme de 22 ans est soupçonné d’avoir demandé à une lycéenne de 16 ans à (...)
Thaïlande : univers de la chirurgie transsexuelle. => Vous voulez changer de sexe ? Une seule destination : la Thaïlande. C’est (...)
La femme d’autrui est sucrée ! => Votre journal, celui que vous visité à l’instant depuis sa naissance le 5 (...)
Copyright © 2008 - 2025 | Powered by OZO Soft | Espace Privé | RSS 2.0