lundi 12 octobre 2009
Au marché de Katako, à Wadata et à la ‘’ferraille ‘’, les ateliers de fabrication de marmites fonctionnent à plein régime. A longueur de journée, les artisans, pour la plupart des forgerons s’activent au travail pour sortir des moules et lisser des marmites de divers formats pendant que d’autres s’occupent à vendre ces ustensiles de mesure aux ménagères toujours nombreuses sur les lieux.
Malgré donc les progrès enregistrés dans le domaine, en fabricant plusieurs modèles de marmites à base d’aluminium, la fabrication des marmites reste au stade artisanal. Cette activité qui était l’apanage des seuls forgerons dans les sociétés traditionnelles, est devenue aujourd’hui l’affaire de beaucoup de personnes qui l’exercent pour tirer le produit de leur subsistance.
On y trouve des jeunes apprentis qui y viennent pour apprendre le métier en observant la technique de leur patron. Ainsi, A. Siddo, un forgeron spécialisé dans la fabrication des marmites au marché de Katako, est assisté de cinq (5) apprentis. Pour la fonte de la matière (l’aluminium), un apprenti est occupé à attiser à coups de soufflets un feu alimenté de charbon de bois. D’un côté, deux autres apprentis ajustent le modèle dans une planche rectangulaire remplie de sable humide.
Un autre forgeron se charge au moment de la fonte pour en extraire les débris, les rassembler pour ensuite les marteler et tamiser. On les chauffe à nouveau pour préparer la quantité de métal nécessaire à la fabrication des cuillères des louches, et autres objets. Pendant la fabrication proprement dite d’une marmite, la vigilance est de mise. A la fin du processus, l’objet fabriqué est refroidi avant d’être peint.
A en croire les artisans, ce travail nourrit bien son homme. Ainsi Souley, un d’entre eux, nous confie qu’il fabrique plusieurs modèles de marmites dont le prix peut aller de 1000 FCFA à 40.000 FCFA. Comme il l’explique, les prix peuvent évoluer en fonction du cours de l’aluminium, la matière première, qui provient le plus souvent des pièces d’automobiles usées comme le radiateur, culasses et autres objets en aluminium.
Avec l’usage progressif de la machine qui remplace les traditionnels soufflets en peau, les forgerons ont un peu amélioré leur technique. « Avant, quelque soit son effort, on ne peut fabriquer plus de 10 marmites, mais maintenant je fabrique souvent jusqu’à 30 marmites par jour », avoue Souley.
Par Rodrigue Tchuidjan