mardi 7 juillet 2015
La finale de ce concours de danse a eu lieu samedi dernier à l’Institut français de Yaoundé.
La danse urbaine a été à l’honneur dans la salle de spectacle de l’Institut français du Cameroun (Ifc) de Yaoundé le week-end dernier. Samedi 4 juillet 2015 a marqué l’apothéose de la 32éme édition du concours de danse Urban Zone Contest. Le public de la capitale, qui avait boudé l’ouverture, a cette fois répondu présent à l’appel lancé par ces jeunes danseurs. Dans le hall de l’Ifc, l’animation est à son paroxysme. Des jeunes sont amassés en petits groupes. Certains commentent la finale de la dernière édition. D’autres relatent les performances de leurs favoris. L’impatience se lit sur les visages des spectateurs. Trois fillettes, visiblement stressées, répètent leur chorégraphie dans une salle isolée dont l’accès est interdit aux fans.
Aidées par leur chorégraphe, elles fignolent les derniers détails avant leur passage sur scène. D’autres groupes de danseurs vont les rejoindre. Les danseurs de break-dance sont conviés à un tirage. Ce tirage permet de connaître le nom de son adversaire pour la battle (confrontation de danse chorégraphiée entre deux ou plusieurs danseurs ou troupes de danse). Une musique urbaine annonce le début du spectacle. La salle se remplit timidement. Le spectacle s’ouvre par de la danse traditionnelle. Le public n’a pas l’air très intéressé sur le coup. Mais l’adresse des danseurs sur la scène parvient finalement à le captiver. Quelques applaudissements se font entendre dans la salle.
Popping
Des cris et des youyous retentissent lorsque l’imprésario annonce le passage des danseurs de break-dance. Le premier duel est très apprécié, car il oppose deux habitués de la compétition. Les six autres duels recevront également de vives acclamations. La cinquième confrontation plonge certains spectateurs, des jeunes filles pour la plupart, dans une sorte d’extase. Une jeune fille est appelée sur scène. Elle va affronter un garçon de 12 ans. Elle sera éliminée après deux duels. Les paris vont bon train dans la salle. On parie notamment sur les gagnants des différentes battles. Les sommes mises en jeu varient entre 100 et 500 Fcfa, selon le calibre des danseurs. Le public n’est pas toujours d’accord avec les décisions du jury. Et il n’hésite pas à le montrer. Certains vont jusqu’à lancer des remarques déplaisantes lorsque leurs favoris se font éliminer.
La salle est quasi pleine, près d’une heure après l’ouverture du spectacle. Ce qui encourage les jeunes danseurs. Après les danseurs de break-dance, la scène s’ouvre aux amateurs de hip-hop pour des battles. C’est la compétition de popping – une danse urbaine dont le principe de base est la contraction et la décontraction des muscles en rythme – qui clôture la soirée. L’heure de la récompense est enfin arrivée pour ces danseurs qui ont travaillé pendant plusieurs semaines, apprend-on. Les trois vainqueurs de chaque discipline recevront des sommes d’argent, dont le montant est gardé secret. « Les autres qui n’auront pas démérité recevront des lots de consolations comme des t-shirts et des téléphones », confie Serge Okalla, membre du jury de la discipline popping.
Par Vanessa Bassale (Mutations)