samedi 24 décembre 2011
Le capitaine des Lions indomptables du Cameroun souffle le chaud et le froid sur sa terre natale en cette fin d’année.
Il n’y en a que pour lui depuis près de d’un mois. Accusé par les dirigeants de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), d’être à l’origine de la « mutinerie » qui abouti au refus de disputer le match international amical de football contre l’équipe nationale d’Algérie, Samuel Eto’o Fils pour qui la vie continue, ainsi qu’il l’a souligné sur la chaîne de télévision Canal2international mardi soir, a donné une conférence de presse hier à Douala. Cette fois, il ne s’est point agi de parler du football. Ce sport dit roi au Cameroun, qui a tout donné à l’enfant de Mvog Ada (Yaoundé) et de New-Bell (Douala). Pour la circonstance, celui que ses fans appellent toujours affectueusement « le Pichichi », a parlé de ses autres activités.
Du lancement de son entreprise de télécommunication notamment. Face aux journalistes au cours de cette communication très courue dans la capitale économique (Douala), le capitaine de Anzhi Makhatchkala a expliqué ses motivations, préciser sa philosophie des affaires et surtout promis une belle fête aux populations qu’il convie au lancement de cette société de téléphonie baptisé Eto’o Telecom, à travers un concert de musical qui verra la présence de Petit Pays, X-Maleya et Patience Dabany. Mais de Douala à Yaoundé, le temps d’un vol, celui que le quotidien, espagnol El Mundo qualifie de « diamant noir », a été reçu en audience par le ministre des sports et de l’Education physique (Minsep).
La rencontre avec le patron de sports, affirment certains cadres de ce département est entourée d’une cape de plomb. A l’occasion, souligne une source introduite, le cabinet et les personnels des directions les plus sensibles ont été mis en congé. Difficile cependant de penser que la crise entre la Fécafoot et l’international camerounais aujourd’hui âgé de 31 ans, n’ait pas été au menu de la rencontre avec le ministre Adoum Garoua. Surtout qu’elle survient au lendemain de sa sortie dans un programme phare de football de la chaîne Canal2international. Au cours de son intervention, Samuel Eto’o a vertement dénoncé la gestion du football camerounais par l’actuelle équipe dirigeante de la Fécafoot. Un exécutif fédéral contre lequel, il a déjà commis plus d’une déposition aussi en justice qu’auprès des enquêteurs de la police judiciaire.
Tournoi de Marrakech
L’enfant de Nkom dans la Sanaga-Maritime et assis sur le toit du monde depuis le début de la saison à la suite de la signature de son mirobolant contrat (même si la valeur compétitive de l’opération est sujette à de nombreuses interrogations), ne supporte plus les « nombreuses promesses non tenues des dirigeants de la Fécafoot ». Lui qui estiment également que Iya Mohammed et ses collaborateurs doivent rendre compte de l’usage qu’ils font des recettes générées par le foot au Cameroun. « Comment comprendre que le gouvernement soit à financer une équipe nationale dont toutes les retombées profitent à la fédération ? », s’est interrogé l’ancien avant-centre de l’Inter de Milan au cours de son intervention télévisé de mardi soir.
Accusé d’incitation à la révolte au sortir du tournoi de Marrakech, l’ancien élève du Lycée Mongo Joseph de New-Bell à Douala, est passé devant le conseil de discipline d’une Fécafoot juge et partie, le 12 décembre dernier. Au terme des délibérations celui que Zinedine Zidane présente humblement, comme l’un des meilleurs joueurs de football de la planète, a écopé de quinze matches de suspension.
Une sanction dont il ne fera pas appel contrairement aux espoirs de l’instance qui l’a prononcée et qui reçoit le joli pied de nez du buteur dont on reconnait unanimement dans les couloirs de l’association fédérale, les nombreuses initiatives de prise en charge des différentes délégations camerounaises à diverses compétitions. Plus d’une fois probablement reprochable pour des questions de disciplines, Samuel Eto’o a été protégé par ceux qui aujourd’hui, tentent, pour se tirer d’affaire, le sacrifier pour des errements doublés d’une irresponsabilité notoire. Une situation inadmissible que le champion d’Europe 2006, ne peut encaisser. Lui a aligné trois Champions League européenne en 2006, 2008 et 2009 (respectivement avec le Barça et l’Inter de Milan). Des résultats auxquels il a amplement participé en sa qualité de meilleur buteur desdits clubs. Mais également en se sacrifiant quelques fois au profit des dynamiques de groupe. Raison pour laquelle, en plus du soutien populaire, il bénéficie de la défense de Kalkaba Malboum et de Valsero. Preuve de son assise populaire et de générosité. De son abnégation aussi.
Par Léger Ntiga(Mutations)