vendredi 12 juillet 2019
Née le 01 juillet 1987 à Douala au Cameroun, Pauline Liliane MENAP NGAHP est une jeune camerounaise au parcours scolaire atypique. Elle a effectué toutes ses études primaires, secondaires et universitaires au Cameroun. En 2015, elle s’envole pour le Ghana où elle poursuit ses études universitaires à Kwamey Krumah University of Sciences. De retour au Cameroun pour contribuer à la bonne marche de son pays elle se heurte à de nombreuses frustrations et se décide de s’engager en politique. Elle ne supporte pas l’injustice, le non-respect des droits de l’homme et des libertés. Elle s’engage dans le MRC le principal parti de l’opposition au Cameroun. Les déboires de Liliane MENAP commencent le 11 février 2017 où elle fût interpellée avec plusieurs de ses camarades politiques par la police après le défilé de la fête de la jeunesse. « Le fait de porter la tenue d’un parti de l’opposition et notamment celui de MRC n’était pas du goût de la police au service du régime en place » nous confesse notre source. Durant son incarcération en cellule, ses camarades et elle seront déshabillés avant d’être copieusement bastonnés par la police. Son plus grand malheur sera son appartenance ethnique qui viendra compliquer sa situation.
Elle est bamiléké une ethnie à l’ouest du pays où est originaire Maurice KAMTO, le président du MRC. « Les bamilékés là on vous voit venir. Mais sachez qu’un bamiléké ne va jamais diriger ce pays » lui a lancé pendant sa détention un officier de police nous renseigne notre source. Ils vont aller jusqu’à promettre la mort à la petite Liliane. C’est dans une pièce sans électricité ni eau construite pour une capacité de moyenne de 5 personnes que Liliane et ses 30 co-détenues passeront la nuit. « C’est dans cette même pièces que les détenus font leurs besoins » nous apprend un ancien pensionnaire des lieux. Le lendemain de l’arrestation de Liliane, le commissaire de police ordonne à ses éléments de la libérer aux environs de 22h. Ceux-ci vont profiter pour la conduire à un endroit inconnu avant de la violer à tour de rôle. Liliane ne doit la vie sauve que grâce à la magnanimité d’un bon samaritain qui passait par là. Celui-ci va la conduire à l’hôpital avant d’alerter la famille. Les menaces et tortures de la police camerounaise ne vont pas estomper l’engagement politique de cette militante des droits de l’homme. D’ailleurs à l’approche de la dernière élection présidentielle au Cameroun et précisément le dimanche 19 aout 2018 alors qu’elle prenait part à la grande caravane du Mouvement pour la Renaissance Cameroun (MRC) dans la région de l’Ouest Cameroun, elle est à nouveau interpellée par la police suite à une rixe qui oppose les militants du parti au pouvoir à ceux du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). La police venue mettre l’ordre trouvera une fois de plus l’occasion de rafler uniquement les militants du parti de l’opposition auquel Liliane MENAP appartient. Une fois au poste de poste et après avoir identifié chaque militant du MRC, il sera demandé à la plus jeune des détenus d’aller nettoyer le bureau de l’officier de police judiciaire. C’est pendant ce nettoyage que Liliane profitera de la distraction de l’agent de police pour s’échapper.
Le souvenir le plus triste de la vie de Liliane est la mort de son papa au Canada. Après avoir obtenu le visas pour prendre part aux obsèques de son père, c’est depuis le canada que Pauline Liliane MENAP NGAHP apprendra qu’elle est activement recherché au Cameroun par la police locale qui traque tous les fonctionnaires qui affirment publiquement leur appartenance au MRC et toutes personnes qui manifestent contre le régime en place de Yaoundé. D’ailleurs depuis le 28 Janvier 2019 le président du MRC, ses alliés politiques et plusieurs autres camarades de Liliane son « illégalement » détenus dans les prisons à Yaoundé suite à une manifestation publique dite « la marche blanche du MRC » du 26 janvier 2019 à laquelle elle avait également pris part. Activement recherchée par la police camerounaise pour la conduire certainement comme les autres camarades de lutte au tribunal militaire pour « hostilité à la patrie », la famille de Liliane MENAP a perdu le sommeil. Sa mère tout comme ses frères et sœurs sont victimes au quotidien à de nombreuses représailles de la police parce qu’elle refuse de dire où se trouve sa fille. « La police m’a demandé de préparer les obsèques de ma fille une fois qu’elle va la retrouver dans sa cachette. » déclare toute en larmes la mère de Pauline Liliane MENAP NGAHP qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Par Serge Espoir ASOM