dimanche 12 décembre 2010
La journaliste de la RTS est ainsi récompensée pour un reportage sur l’alimentation des détenus de la prison centrale de Yaoundé.
« Il faut savoir oser dans la vie. J’ai essayé et voyez où ça m’a menée ! » Ainsi s’exprime Rosine Azanmene, journaliste à la RTS, de retour de Paris. La jeune femme y est allée il y a quelques jours pour recevoir son tableau en cristal. En effet, Rosine Flore Azanmene née Nkonla, a remporté le prix RFI-RSF-OIF du meilleur reportage traitant des questions de droits de l’homme. Ceci dans la catégorie Jean Hélène du prix francophone de la liberté de la presse, spécialement en radio. Long titre pour une récompense n’est-ce pas ? Mais cela vaut le coup, vu le travail ainsi salué.
La présentatrice de « RTS midi magazine » et de journaux est sortie des studios de Radio Tiemeni Siantou pour s’intéresser à l’alimentation des détenus de la prison centrale de Yaoundé. « Je suis allée à Kondengui par simple curiosité et deux images m’ont frappée : l’insanité dans laquelle se trouve la cuisine et le fait que la cuisson est assurée par les détenus eux-mêmes », lance-t-elle pour expliquer d’où lui est venue l’idée de faire ce travail. Un reportage dans lequel Rosine Azanmene, un peu à l’insu des responsables de la prison, parle de la ration quotidienne de maïs, de haricot et de quelques gouttes d’huile, remplacée une fois par semaine par du riz et de la sauce d’arachides.
Le prix que la jeune femme a officiellement reçu le 24 novembre dernier au musée Dapper de Paris est un grand signe de reconnaissance, dans la mesure où son travail a été choisi parmi ceux de 42 pays de la Francophonie, en plus de l’Egypte et Israël. « C’est surtout un signe d’encouragement, parce qu’au moment où je reçois cette distinction, le hangar que je décris dans mon reportage a été détruit et une véritable cuisine est en chantier », souligne-t-elle, avant d’ajouter « c’est une victoire pour le journalisme et j’ai le sentiment d’avoir contribué à l’amélioration de l’alimentation des détenus, même si cette cuisine était déjà en projet ». La joie de Rosine Azanmene est d’autant plus grande que le jury qui l’a sélectionnée était présidé par Patrick Poivre D’Avor.
Par Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM(CT)