jeudi 21 mai 2009
Du haut de ses 42 ans, Martin Ngouchet affiche une fraîcheur physique d’un sportif qui vient juste de tirer sa révérence. Pour preuve, le capitaine de l’industrie de fabrication du jus de fruit naturel le plus consommé au Cameroun , s’est entretenu mardi dernier avec certains étudiants de l’ESSEC et quelques invités de diverses classes sociales. C’était à la faveur de la première édition du FORUM « La Tribune des décideurs », une initiative de l’Amicale 2A de l’Essec qui sera d’ailleurs périodique. Pendant plus de 90 minutes, il a fait le récit de son « succès story » et bien sûr il s’est prononcé sur la crise financière qui secoue le monde entier en ce moment.
C’est un bonhomme affable, courtois et d’une franchise ainsi que d’une sincérité rare en ces temps qui courent pour un industriel, qu’on a découvert à Planet Hôtel (qui a accueilli la première édition de la Tribune des décideurs) mardi 19 Mai 2009.
Les premiers pas de Martin dans le monde des affaires donnent un avant-goût d’un homme plein de dextérité, cette dextérité propre aux gens qui ont vécu une enfance difficile. « J’ai vendu la cigarette à Yaoundé » se souvient t-il. L’ancien étudiant de l’ESSEC fit ses débuts en entreprise à Monga SOGEDI puis à PRODICAM l’une des entreprises camerounaises appartenant au richissime homme d’affaire camerounais, Claude Juimo Monthé qui commercialise le cube HONIG.
Dans ces structures, Martin Ngouchet est agent commercial. C’est en 1997 qu’il s’introduisit véritablement dans le monde des affaires avec la création de sa propre entreprise qu’il appelle PROMODIS AFRIQUE. "Honnêtement cette structure a vu le jour pour occuper un frère" confie Martin qui ajoute que cette entreprise avait pour activité principale la transformation de l’éponge métallique.
Grâce à ses multiples voyages de par le monde, Martin Ngouchet a déjà fait le Cameroun bénéficier de plusieurs produits de qualités très appréciés par les camerounais. On peut citer quelques uns, Olvatine, Café-Pélé, American Garden, BAMA Mayonnaise, la tomate double concentrée JINO.A noter que ces deux derniers produits ne sont plus sur le marché camerounais à cause d’un contentieux avec son fournisseur Indien. Et depuis le 20 Mai 2005, les camerounais ont découvert et aimé sur le marché camerounais un jus de fruit naturel au nom de TAMPICO, boisson aux extraits végétaux riche en vitamine C et vendu dans soixante-dix pays dans le monde.
Aujourd’hui, Monsieur Ngouchet qui préside deux grandes entreprises les plus performantes dans notre pays que sont la First African Company(FAC) et Promodis Afrique emploient plus de deux cent cinquante camerounais et sont présentes sur l’ensemble du triangle national. Tenant en aversion la stagnation et n’aimant pas se complaire dans le sentiment de la tâche accomplie, le capitaine de l’une des industries le plus en vu au Cameroun à travers la marque TAMPICO pense comme Napoléon que « ceux qui savent d’où ils vont ne vont jamais trop loin » et demeure fidèle à son image de bâtisseur infatigable car il annonce en gestation dans les prochains mois le lancement d’une nouvelle marque qui portera le nom de NDOLO.
Le capital le plus précieux chez cet homme marié et père de cinq enfants ne sont pas les biens qu’il possèdent mais « ses relations » tient t-il à souligner. En bon philosophe, il conseille aux jeunes d’être honnête et loyal vis-à-vis de leurs employeurs et ne jamais considérer les échecs dans la vie comme une fatalité, mais de les positiver et être persévérant.
C’est d’ailleurs cette persévérance qui l’a conduit où il est aujourd’hui. Lui qui n’a pas toujours eu une vie rose dans les affaires. Tenez Quelques clichés : ces démêlés au tribunal avec son fournisseur indien qui ont entrainé le retrait sur le marché des produits JINO Tomate et BAMA mayonnaise. « Deux produits qui étaient pourtant très appréciés par les camerounais » regrette t-il. L’importation sur le marché camerounais d’une huile de table qui n’a pas fait long feu et entraînant une perte de plus de trente millions de nos francs CFA. Et même la distraction des fonds de l’entreprise pas certains de ces employés véreux qui une fois en fuite « vous appellent de l’autre bout du monde pour vous dire qu’ils sont bien arrivées et vont vous rembourser votre argent un jour. » Semble minimiser Martin Ngouchet.
Son point de vue sur la crise financière qui secoue le monde en ce moment contraste avec l’avis de plus d’un camerounais."la crise financière actuelle n’est pas forcement une mauvaise chose pour les camerounais car elle développe les idées et au pays il y a assez d’opportunités à saisir" philosophe t-il.
Par Duvalier KAMDOUM SOH