samedi 27 décembre 2008
Avant la trêve de Noël, le coton livrable en mars 2009 s’est légèrement repris à New York, aidé par la faiblesse du dollar et par l’annonce d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt en Chine.
Un tout petit sursaut sur une courbe en chute libre depuis l’automne 2008. Le coton n’a décidément pas de chance. Il avait tardé à rejoindre les autres matières premières dans leur flambée, à cause de récoltes pléthoriques en 2004-2005, puis en 2006-2007. Et il n’aura pas profité longtemps du regain des cours, à leur summum au début de l’année 2008.
Cette fois, la menace vient du ralentissement de l’industrie textile mondiale. Selon le département américain de l’Agriculture, la demande globale de coton pourrait être, en 2008-2009, la plus faible depuis 65 ans ! Les filatures chinoises, dont beaucoup vont fermer, devraient diminuer de 6% leur consommation de fibres. Depuis le mois d’août 2008, déjà, la Chine -qui est le premier producteur mondial mais qui était loin d’être autosuffisante jusqu’ici -, reconstitue ses stocks de coton graine. Sans compter les réserves d’Etat, que Pékin acquiert pour soutenir ses propres producteurs, comme le fait l’Inde. Résultat, les importations chinoises de coton devraient baisser d’un quart par rapport à l’an dernier ; le commerce mondial du coton, se contractant lui, de 12%.
C’est pourquoi les cours peinent à se maintenir au-dessus de 40 cents à New York. Cette baisse de rémunération pourrait retarder, encore, la suppression des subventions aux cotonculteurs américains, ardemment réclamés par les principaux pays producteurs africains - en tête desquels le Burkina Faso, dont la production augmentera en 2009.
Ce revenu insuffisant devrait surtout accélérer la diminution des surfaces consacrées au coton, aux Etats-Unis, au Brésil, en Chine même, où la production pourrait baisser jusqu’à 30%, selon l’association des producteurs. Si les craintes sur la récolte indienne, endommagée par des pluies trop abondantes, se confirment, l’offre mondiale de coton pourrait elle-même décliner de plus de 6%. Et du coup, galvaniser à nouveau les cours, mais pas avant l’automne 2009.
par Claire Fages