vendredi 18 mars 2011
Pour y parvenir, le président du Comité national olympique (Cnosc) dit compter sur la confiance réciproque et une collaboration franche entre l’Etat et le mouvement associatif.
“ Le drame du sport camerounais c’est que ses héros ne sont pas valorisés ; la gloire des résultats est évanescente et si éphémère qu’on ne se souvient pas, après quelques années, des performances réalisées ”. Le tableau que peint le colonel Kalkaba Malboum, l’auteur de ces propos n’est pas sans fondements. C’est avec peine et surtout avec beaucoup de regrets que le président du Comité national olympique et sportif du Cameroun a fait ce constat hier, mercredi 16 mars 2011, au cours de l’ouverture des travaux de la 2e session ordinaire du conseil d’administration du Cnosc pour le compte du quadriennal 2009-2012. En fait, cela ne souffre d’aucune contestation, le mouvement olympique dans notre pays est un malade voué à l’agonie. Pire, le peu de lauriers que glanent nos “ ambassadeurs ” dans les compétitions internationales ne durent que le temps d’une rose car ne bénéficiant pas d’une véritable reconnaissance de la part des pouvoirs publics et même des responsables du sport en question. C’est donc dans l’espoir de rompre avec cette façon cavalière d’écrire l’histoire du sport camerounais avec la gomme que Kalkaba Malboum souhaite désormais que le sportif soit logé à la même enseigne que les acteurs de cinéma, les musiciens, les hommes de lettres et autres talents de renom qui bénéficient chaque année de la reconnaissance du public.
Mais, pour toucher les cimes de la gloire et mériter tous ces honneurs, le président du Cnosc est conscient qu’il faut non seulement travailler mais aussi sortir de cette monotonie qui veut qu’on ne se contente que du strict minimum. C’est peut-être pourquoi s’adressant aux membres du Conseil d’administration du Cnosc et aux présidents des fédérations sportives nationales, il a parlé de professionnalisme et de persévérance. “ L’attentisme doit être banni et une prise de conscience s’opérer pour que le mouvement olympique vive à travers toutes ses nervures que sont les commissions. Parce que nous avons la responsabilité première de développer le sport de la base jusqu’au sommet, nos conditions de travail doivent être de plus en plus descentes. Nous ne devrions plus être, comme le sont encore plusieurs fédérations, des sans domicile fixe. Nous ne pouvons pas parler de la gestion moderne du sport en transportant nos bureaux dans nos sacs ”, a-t-il déploré.
Ambitions
Le président du Cnosc pense que l’un des plus grands challenges qui interpelle cet organe aujourd’hui c’est la concrétisation de cette obligation que leur impose la Charte olympique. Celle de participer à toutes les éditions des Jeux olympiques, afin de partager avec la jeunesse du monde entier les valeurs que prône le mouvement olympique. Car pendant longtemps le Cameroun a limité ses ambitions à une participation symbolique à ces jeux. Au rang des reformes, “ nous souhaitons voir implanté chez nous un Centre national de préparation olympique disposant de tout l’arsenal requis pour l’entraînement et la mise en forme de nos meilleurs sportifs. Nous le pouvons si nous le voulons. Notre problème au Cameroun c’est de chercher à limiter nos ambitions au strict minimum là où les autres réalisent leurs rêves par la recherche de solutions appropriées à leurs besoins ”, a indiqué Kalkaba Malboum. Ce discours froid va-t-il pouvoir redonner vie au mouvement olympique généralement géré par des affabulateurs ? Attendons de voir. D’autant plus que la session ordinaire d’hier posait en quelque sorte les jalons de ce qui va être minutieusement débattu lors de l’assemblée générale du Cnosc prévue pour le 28 mars 2011. Lorsque nous mettions sous presse, les travaux tiraient vers la fin. Nous reviendrons sur les différentes résolutions adoptées au cours de ce conclave dans nos prochaines parutions.
Par Christian TCHAPMI(Le Messager)