vendredi 6 mai 2011
Le Camerounais, ancien de Microsoft, s’est vu décerner, par la Commission économique pour l’Afrique et le gouvernement de la Finlande , ce prix qui récompense le travail des Etats africains dans l’utilisation effective des technologies de l’information et de la communication (Tic) au service du public.
Primé dans la catégorie baptisée “ meilleurs services de santé à travers l’utilisation des Tic, Jacques Bonjawo savoure ainsi le fruit de son déploiement dans la promotion de la télémédecine pour l’accès aux soins de santé au Cameroun. Le jury a trouvé que son projet “ innovateur répond à un besoin de la communauté et améliore les services de santé de l’administration. ” C’est que Jacques Bonjawo a constaté que les habitants des zones rurales du Cameroun éprouvent beaucoup de difficultés à accéder aux soins de santé de base et à des traitements appropriés, en raison de la pénurie en soins médicaux. Pour remédier à cet état des choses, il a créé un centre de télémédecine, Genesis Telecare, qui a ouvert ses portes le 21 avril 2009 et offre depuis lors aux patients, “ un accès rapide et efficace à des médecins généralistes et spécialistes, grâce à la combinaison des technologies de pointe et l’expertise de médecins qualifiés dans une interaction en temps réel et personnalisée à partir d’un système informatique hautement sécurisé ”, souligne-t-il. Le but principal de ce réseau de télémédecine ajoute cet ingénieur, est de permettre la transmission de données médicales et d’images afin de faciliter la consultation de médecins spécialistes pour de fins diagnostiques ou autres, de manière à éviter le déplacement ou l’attente des patients. Ce réseau permet également, dit-il, la collaboration en ligne entre les médecins des différents sites impliqués pour faciliter l’échange des connaissances et l’expertise médicale. Avec des coûts relativement bas, Genesis Telecare a contribué à la promotion d’un meilleur suivi médical, à améliorer les conditions de vie des camerounais en zone rurale et même à réduire la pauvreté, notamment à Bertoua, première ville à se connecter à son centre, suivi de Sangmélima, de Baleng tout récemment, et bien d’autres villages du pays.
Bien que absent de la capitale éthiopienne, il a été primé à Addis Abéba lundi dernier, en même temps qu’un Malien et un Kenyan dans cette catégorie Tic et santé. La première catégorie dénommée “ délivrance de service public aux citoyens/communautés ” a récompensé trois autres africains dont un Rwandais, un Mauritanien et un Kenyan, pour leurs réalisations remarquables dans le développement et la mise en œuvre de projets innovateurs pour améliorer la délivrance de service public en ligne (tels que les formulaires, les paiements d’impôts, la collecte des revenus, l’enregistrement des naissances et des décès, la délivrance de service public avec l’utilisation d’autres formes de services électroniques, etc.), en mettant un accent particulier sur les citoyens en tant que clients de l’administration.
Programme pionnier
Au total, ce sont 13 vaillants Africains (Egypte, Ethiopie, Tanzanie, Ouganda) répartis en 4 catégorie qui ont eu le mérite de gagner ce prix Tiga (Technology in Government Awards) mis en œuvre dans le cadre de l’Initiative pour la Société de l’Information en Afrique (Aisi) de la Cea et de la stratégie de la coopération pour le développement du gouvernement. Initié en 2007, ce programme pionnier africain récompense ainsi publiquement l’innovation, l’excellence et le leadership dans le développement du gouvernement (administration électronique) dans le secteur public en Afrique. Pour les organisateurs, la nomination aux prix Tiga, un événement biennal, devrait être considérée comme un honneur et une réussite de carrière dans le secteur public pour les membres des équipes qui sont sélectionnées. Pas d’argent à remettre aux gagnants, indique un cadre de la Cea , joint par Internet au sujet des mesures d’accompagnement de ce prix qui en est à sa troisième édition. Les premiers prix Tiga en 2007 ont été décernés à douze projets dans neuf pays, et les seconds organisés en 2009 ont considérés des projets d’innovation dans dix pays qui ont permis des changements dans l’utilisation des Tics pour les services publics.
Par Marie-Noëlle Guichi(Le Messager)