mercredi 30 octobre 2013
La nouvelle ville du nouvel Eldorado pétrolier africain en chantier symbolise l’envol économique du pays que dirige Obiang Nguema Mbasogo.
Sauf catastrophe naturelle, la Guinée équatoriale sera un pays émergent en 2020, et peut-être bien avant ce cap, selon des hypothèses plus optimistes. La volonté politique impulsée par Obiang Nguema Mbasogo est traduite dans les faits par la valse de mutations que subit le pays depuis 2008, année de la tenue d’une conférence économique ayant posé les jalons conceptuels d’une vision qui ambitionne de transformer une nation jadis laminée par les affres de la misère, en un havre où il fait bon vivre. Après Sipopo, ville située à quelques encablures de Malabo, célèbre par la cinquantaine de résidences de haute facture dédiées aux chefs d’Etat africains, son flamboyant palais des congrès où le luxe est plus qu’insolent avec ses trois niveaux à l’architecture futuriste, des logements sociaux et d’autres infrastructures de base et autre salle de fête, voici un nouveau fleuron de développement de la Guinée qui sort progressivement, mais sûrement des terres.
Oyala, c’est le nom de cette nouvelle ville en chantier. 148 kilomètres séparent Bata, deuxième ville importante du pays, d’Oyala, ville en construction dans la province du Wela-Nzas dont la capitale est Momgomo, la ville natale du président de la République. La nouvelle agglomération semblable à une ruche est coincée entre Djibloho et Evinayong. A côte des routes à deux voies qui disposent de lampadaires, des terre-pleins engazonnés et parsemés de fleurs, essaiment d’autres axes routiers en construction et dont le tracé obéit à une volonté de désenclaver une zone. Forestière jusque-là sauvage. C’est que le régime équato-guinéen a fait sien l’aphorisme selon lequel « là où la route passe, le développement suit ». Ici, pelleteuses, niveleuses, grues et autres engins du génie civil se disputent la vedette.
A côté des travaux herculéens de bitumage et de construction de viaducs, fourmillent simultanément d’autres chantiers des logements sociaux, des hôtels quatre étoiles, une nouvelle université afro-américaine, des écoles et lycées, des hôpitaux de référence, des infrastructures de sports et autres aires aménagées de loisirs.
Cimes du développement
On eût dit une symphonie. C’est qu’Oyala sort doucement du néant pour les néons du développement avec un plan d’urbanisation et des schémas directeurs de nature à faire de cette ville enclavée jadis, le cœur de l’Afrique positive, l’Afrique en marche. A la base, une volonté devenue une obsession. Pour mettre en musique cette ambition, une soixantaine d’entreprises sont commises à la tâche à l’instar d’Arg, entreprise du secteur du Btp à capitaux brésiliens, Sogea Satom entre autres. Les ressources financières mobilisées émanent des recettes pétrolières avec un appui chinois évalué à deux milliards FCFA. La main d’œuvre locale est renforcée par des apports des Camerounais, Ivoiriens, Burkinabés. C’est dire que tout est mis en œuvre pour une ville à livrer clefs en main bien avant le cap de 2020 qui va culminer avec l’émergence d’un pays qui sort de la torpeur et de la pauvreté pour les cimes du décollage économique, social et culturel.
Par Alain NJIPOU (Le Messager)