samedi 30 juillet 2011
Les questions du chômage, de la pauvreté et du sous-emploi ont récemment été au centre d’une conférence à l’Université de Ngaoundéré.
Le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) pour le développement du Cameroun à l’horizon 2035, a fait l’objet d’échanges houleux entre les universitaires et une mission du Minepat. C’était le 19 juillet 2011 à l’amphi 150 de l’université de Ngaoundéré. Sans doute, une façon pour le gouvernement d’arrimer le système éducatif camerounais, l’enseignement supérieur en l’occurrence à la stratégie nationale pour la croissance et l’emploi…
Lors de la conférence de vulgarisation, le Dsce a été baptisé « la boussole de développement ». Pas moins d’un millier d’universitaires (étudiants et enseignants confondus) ont répondu présent à l’appel de Grégroire Mebada, chef de mission du Minepad, par ailleurs secrétaire permanent du comité de suivi du Dsce. Il s’est agit pour ce dernier, « d’expliquer de manière détaillé le Dsce à la communauté universitaire le Dsce Sce et de noter les suggestions en vue de l’amélioration du document pour une meilleure adéquation entre la politique du gouvernement impulsée par le haut et l’aspiration de la base », a indiqué un participant.
Il est notamment ressorti que la situation socioéconomique du Cameroun depuis l’élaboration du Dsce n’est pas moins alarmante. Le taux de pauvreté entre 2001 et 2007 est légèrement passé de 40,2% à 39,9%. En moyenne deux Camerounais sur cinq vivent avec moins de 25 000Fcfa par mois. La pauvreté a prit du recul en milieu urbain (elle est passée de 17,7% à 12,2%) ; tandis qu’elle s’aggrave en milieu rural (52,1 à 55%). Le taux de chômage quant à lui a évolué, atteignant la barre de 4,4%, soit un taux de sous emploi estimé à 75,8%. Autant le taux d’inflation est évalué à 2%, avec un pic de 5,1% en 2006 marquée par la flambée du prix du pétrole. Toute chose qui aurait incité le gouvernement camerounais à mettre en œuvre un nouveau programme de développement ; lequel se décline pour le moins en trois stratégies à savoir la croissance, l’emploi et la gouvernance. La finalité étant de stimuler la croissance (à 5,5% d’ici 2020) ; de juguler de moitié la question de sous-emploi et celle de la pauvreté. De l’avis de l’expert du Minepat, le lancement des projets structurants devrait permettre au Cameroun de se constituer en émergent d’ici 2020.
Un point a semblé retenir l’attention des enseignants de l’Un, celui de « l’adéquation du système éducatif de l’enseignement supérieur camerounais avec le Dsce ». Ils ont en outre déploré le manque criard d’infrastructures dans certaines universités d’Etat au Cameroun dont l’Université de Ngaoundéré. Pour les enseignants de ladite institution, l’amélioration de la qualité et l’offre de formation un défi. Elle permettrait, pensent-ils, de résoudre le problème de main d’œuvre qualifiée en ce qui concerne la réalisation des projets de développement inscrits dans le Dsce. Interpellé, le recteur de l’institution dans sa communication de clôture a souligné que son institution est engagée dans l’accompagnement du programme gouvernemental ; à travers l’ouverture des filières professionnelles : écoles de Géologie et d’Exploitation Minières et de Géochimie industrielle. Ecoles que le Pr Paul Henri Amvam Zollo présente d’ores et déjà comme des creusets de la formation d’ingénieurs porteurs de croissance.
Par Salomon KANKILI(Le Messager)