jeudi 25 août 2011
L’homme de média participe aujourd’hui à la promotion de la chaîne de télévision Afrique média.
Son sourire habituel ne l’a pas quitté. Dans les couloirs de la chaîne de télévision panafricaine « Afrique Media » basée au quartier Tsinga à Yaoundé où il officie depuis le mois de juin, sa silhouette faussement nonchalante s’est habituée à ce nouvel espace. Albert Patrick Eya’a y occupe les fonctions qui le mettent au contact à la fois de l’information, des annonceurs, des organisations publiques et des institutions internationales.
En effet, depuis son départ de la chaîne de télévision privée Canal 2 International, survenu deux jours après que la direction générale l’a remercié, il devient directeur de l’information, du service commercial, et coordonnateur de la conférence de rédaction à Yaoundé de la chaîne de télévision panafricaine « Afrique Média ». Des casquettes qu’il justifie par la carence en personnels que connaît la jeune structure. « Malgré toutes les fonctions que j’occupe présentement, je me sens nettement mieux. D’autant plus que mon nouvel employeur me traite à ma juste valeur », confie-t-il avec enthousiasme.
Aujourd’hui, sur les antennes d’ « Afrique Média », on le retrouve à la présentation des émissions de sport, entre autres programmes.
Il est également présent sur le terrain pour des reportages. Mais Albert Ptrick Eya’a dit ne pas pouvoir se lasser du « terrain » bien qu’il n’y a pas toujours connu de bons moments .Le journaliste se souvient d’ailleurs de cette charge que lui administra un ministre de la République aujourd’hui décédée alors qu’il assurait la couverture médiatique d’une foire au boulevard du 20 mai en 2007. Il s’en est sorti avec des coups et blessures qui occasionnèrent quelques jours d’indisponibilité. Sa caméra ne sera nullement épargnée lors de cette fameuse « altercation ministérielle ». Et pour ce licencié en sociologie, le temps passe certes, mais la mémoire reste infaillible.C’est en 1997 qu’Albert Patrick Eya’a obtient sa licence en sociologie à l’université de Yaoundé I. L’année d’après, il s’inscrit à l’Ecole supérieure des sciences des technologies d l’information et de la communication (Esstic). Et 4 ans plus tard, il sort nanti d’un diplôme d’étude supérieure des sciences des technologies de l’information et de la communication.
Licenciement
Ce diplôme sonne l’heure des stages. Le jeune journaliste fréquente ainsi les couloirs de la station régionale du sud de la Cameroon Radio and Television (Crtv). Il officie parallèlement en tant que collaborateur externe de la Yaoundé Fm 94. Un peu plus tard, il fait ses premières apparitions sur le petit écran. En effet, en 2002 il travaille à la chaîne de télévision Canal 2 international et y occupera successivement les postes de rédacteur en chef, de directeur adjoint de l’information, de chef de Desk de sports et loisirs et de présentateur. Un parcours decrescendo pourrait-on dire.
Jusqu’au 5 juin dernier il était le présentateur de la revue de presse tous les matins dans l’émission télévisée Canal matin sur la chaîne de télévision d’Emmanuel Chatué.
Il travaillait avec bonheur avant de se faire licencier au lendemain d’une réunion générale par son employeur de depuis 09 ans qui lui reprochait d’avoir fait un compte rendu (encore non diffusé) en février sur une intervention hostile d’Abba Aboubakar (leader d’un parti d’opposition) contre le président de la République. Cet article alors taxé de « subversif » par le patron de Canal 2 international vaudra des réprimandes à son auteur. Au mois d’avril de la même année, Albert Patrick Eya’a sera suspendu d’antenne jusqu’à nouvel ordre et ne reprendra le service qu’au mois de juin. Le ras le bol de son employeur sera ce reportage de Guy Zogo (un ancien collègue de Patrick Eya’a) revenant sur les sanglantes altercations entre les forces de l’ordre et les populations suite à la rencontre malheureuse entre Cameroun et le Sénégal.. « Il –Emmanuel Chatué ndlr-est allé jusqu’à dire qu’il avait beaucoup de doute sur notre patriotisme » s’indigne-t-il aujourd’hui. « Je suis pourtant un Camerounais normal. je comprendrai qu’on dise que j’ai boycotté la déontologie journalistique mais qu’on ne me traite pas de subversif parce que je ne le suis pas » conclut-il.
Par Mélanie Ambombo Tsala(Mutations)