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Alain Blaise Batongue : Un chevalier chez les patrons.

mardi 28 février 2012


Décoré par les autorités françaises le 17 janvier dernier, après 19 années au service des médias, Abb quitte ses collaborateurs ce soir. Une mutation au profit du Gicam.

Le parler populaire camerounais dirait de lui, que « 2012 est son année ». Du moins pour son début d’année en fanfare. Ce lundi 27 février 2012, au cours d’une sobre cérémonie dans la salle de rédaction de Mutations, le personnel de cet autre quotidien de la rue de l’aéroport, dira au revoir à Alain B. Batongue. Un moment d’émotion en perspective. Un peu comme c’était déjà le cas, le mardi 17 janvier dans la soirée.

Alain Blaise Batongue a reçu les insignes de Chevalier de l’ordre des arts et des lettres de France. Aux côtés de ses amis de toujours : Christian Wangué, Marcellin Vounda Etoa, Jean Louis Atangana Amougou, Emmanuel Gustave Samnick, Emmanuel Mbede, Augustin Charles Mbia, entre autres. Mais aussi de nombreuses personnalités dont les promoteurs du projet Mutations : Protais Ayangma et Maurice Kamto, venus rehausser comme les ministres Issa Tchiroma, Basile Atangana Kouna, Grégoire Owona, Louis Paul Motaze, Ama Tutu Muna, Jean Claude Mbwentchou, l’éclat de cette cérémonie. Et surtout de sa famille : Sa douce moitié, sa mère, ses frères et sœurs, ses enfants…

Pour cette cérémonie, deux acteurs : L’officiant principal, Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun et le récipiendaire, Alain Blaise Batongue. Une signature qui va de plus en plus manquer à l’ensemble du secteur des médias et de manière singulière au quotidien Mutations que Abb (qui est son autre marque de fabrique), dirigeait depuis le 16 juillet 2007. Et pour cause, depuis le 07 février dernier M. Batongue a été promu secrétaire exécutif du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam). Une mutation qui survient dans son parcours, au terme d’un « processus de sélection extrêmement rigoureux », d’après l’un des jurés ayant sanctionné le dossier. Un départ du quotidien Mutations, qui a fait l’effet d’une bombe dans la salle de rédaction, les couloirs et les démembrements en régions, du quotidien jadis de la Place Repiquet.

Le Mercato Ici, entre une étreinte ou une poignée de mains avec le promu qui a dans bien des cas annoncé la nouvelle de son avenir professionnel, la plupart de ses collaborateurs sont restés sans voix. Sans encaisser le coup, certains ont pris congé du siège du journal, le temps de comprendre cette décision des plus inattendues. D’autant que, deux semaines auparavant, un conseil d’administration a félicité le directeur de publication pour les performances réalisées par le journal au cours de l’année 2011, non sans lui demander sous dizaine, de préparer un schéma de réorganisation de l’entreprise. Un surprise qui a laissé plus d’un entre l’espoir de la consolidation des acquis et l’incertitude du lendemain.

Dans les autres rédactions du Cameroun, la nouvelle du départ de Abb du quotidien qu’il aura incarné pendant plus de quinze ans, aux côtés de Haman Mana, Emmanuel Gustave et bien d’autres, a également suscité de nombreuses réactions. Si d’aucuns estiment que ce saut dans le monde de l’entreprise d’un patron de presse, est un échec de la profession, d’autres se contentent de dire que « c’est le mercato (du nom de la circularité connue dans le football professionnel mondial), au sommet ». Dans le même ordre d’idées, des confrères sur plus d’une plate forme internet lançaient le débat sur la succession du Dp qui continuait d’assurer l’expédition des affaires courantes.

A ce propos, l’on aura tout appris sur « ce poste très couru ». Pendant ce temps, Alain Blaise Batongue qui a commencé à déménager son bureau, a poursuivi son activité à la tête du journal. S’il a demandé à Xavier Messe de signer désormais la Lettre (éditorial paraissant tous les lundis), dans ses costumes tallés près du corps et ses chemises amidonnées marquées par ses initiales, il effectue des va-et-vient incessant entre Yaoundé et Douala. Depuis le 07 février 2012, le nouveau patron de l’administration du Gicam, reçoit énormément.

Des coups de fils notamment. D’amis, curieux, et simples anonymes qui veulent comprendre les motivations de sa réorientation professionnelle. Et comme depuis le début, Alain B Batongue se limite à indiquer le besoin de faire autre chose. Et d’aller au devant de nouveaux challenges. 19 ans après son entrée dans les médias. Et c’est l’ambassadeur de France, Bruno Gain qui, s’adressant au récipiendaire, a eu le mot juste, le 17 janvier pour retracer les années d’études et d’exercice d’Alain Blaise Batongue.

Car pour lui, le Dp (directeur de publication) de Mutations c’est d’abord, une « brillante carrière » dont les prémices auront été, des « années de formation » qui l’auront orienté vers « l’écriture avec un baccalauréat option littérature, obtenu en en 1985 qui vous ouvre les portes de l’Enseignement supérieur. C’est d’abord une licence en droit public à l’Université de Yaoundé en 1989. Puis l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), dont vous sortez diplômé en 1993.

C’est alors que la vraie vie commence et votre trajectoire professionnelle se précise ». Par la suite, Bruno Gain rappelle les « années d’apprentissage » de l’ancien stagiaire du journal Dikalo (1992), sous l’encadrement de… Félix C Ebole Bola. Et ce, par le « bref passage appelle au ministère de la Communication où vous vous imprégnez de la rédaction administrative, tout comme l’art de la synthèse en rédigeant des revues de presse à l’intention du ministre de l’époque. C’est ensuite en 1994, une solide formation à la Crtv où vous présentez des journaux parlés, mais sans oublier pour autant, l’une de vos passions puis que vous collaborez au magazine de télévision Lectures, dédié au livre et à la littérature ».

Un itinéraire qui s’est enrichi au fil des ans par une évolution au sein du quotidien Mutations en faveur duquel Alain Blaise Batongue vient d’afficher un bilan plus que positif. Performances 380 millions de performances alors que les prévisions situaient les résultats à 330 en début d’exercice. Des chiffres qui sont loin de surprendre pour qui a suivi la vie du quotidien Mutations depuis 2007. Car, sous la férule de Abb, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’est fait sans cesse croissant. Un motif de fierté donc pour cet enfant de Ndikinimeki, né à Bafia, il y a bientôt 47 ans.

Lui qui rappelle si souvent, son enfance au quartier Etoa Meki à Yaoundé où il se souvient de ses parties de cartes et de jeu de dames. Mais aussi son amour du football qui a failli contrarier ses études, lui qui se faisait appeler par ses coéquipiers « Giresse », et qui en classe de 1ère a failli abandonner les études pour une carrière dans le football.

Tout cela semble bien lointain aujourd’hui pour ce diplomate retardé (manqué), qui entre ses responsabilités de directeur de la publication du premier quotidien privé au Cameroun, est consultant auprès de différents organismes publics, privés et internationaux. Ce qui lui imposait de nombreux déplacements hors du pays dont il garde un excellent souvenir : « Ces voyages m’ont énormément enrichi. Pas d’argent, mais de connaissances innombrables d’autres pays, d’autres villes, d’autres personnes et personnalités, et surtout d’autres expériences et mentalités ».

Vice-président de l’Union internationale de la presse francophone (Upf), Alain Blaise Batongue est surtout le président de la section camerounaise depuis 2003. Une casquette qui lui donne d’être regardé tel un ambassadeur qu’il finit par être, à travers une stature internationale. Mais aussi ses nombreux voyages. Des réalités qui ont fait dire à l’ambassadeur Bruno Gain que « cette médaille récompense votre action en faveur de l’essor de la presse camerounaise et le soutien que vous n’avez cessé d’apporter à l’Union internationale de la presse francophone dont vous êtes le vice président international, et le président de la section camerounaise (…)

Vous avez préparé et organisé avec succès à Yaoundé en qualité de co-président les 41e Assises de la presse francophone. Cet événement a regroupé près de 200 journalistes venant d’une quarantaine de pays de l’espace francophone. Vous avez sous votre responsabilité la gestion d’une équipe nationale d’une quarantaine de personnes dans les multiples aspects : billets d’avion, réservations d’hôtel, location de voitures et bus, restauration, comité scientifique du colloque, relations avec les autorités institutionnelles notamment le Premier ministre et le ministre de la Communication ».

Sur la même lancée, sous sa direction et avec le soutien de l’Upf, des dizaines de journalistes camerounais ont bénéficié, entre juillet et septembre 2011 d’une série d’ateliers à travers les régions du Cameroun sur les techniques de couverture d’un processus électoral dans la perspective de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011. Une organisation et une animation déjà effectives à la veille de la présidentielle de 2004. Un air de dandy, ses collaborateurs présentent celui qui prend service au Gicam le 1er mars prochain, comme un gentleman. Un manager proche de son personnel, un homme attentionné et soucieux du travail bien fait.

Un passionné de l’information, doublé de modéré à qui, à chaque convocation de police ou de la justice durant son magister, constituait une source d’appréhensions. Rugueux mais courtois, son épouse Line Renée le dit très raffiné. Des traits qui ont certainement contribué à la qualité des invités de la cérémonie du 17 janvier dernier. Preuve que le journaliste s’est bâti un riche carnet d’adresse au cours de sa vingtaine d’années. Par fois incisif, mais souvent attachant, il contribue à lancer Mutations avec un groupe d’amis après une courte expérience dans le journal Génération. En Juillet 1996, en compagnie de Haman Mana, Alphonse Soh, Mireille Bisseck, Emmanuel Mbédé, Emmanuel Gustave Samnick, il participe à la création de l’hebdomadaire de l’époque qui, des années plus loin, est devenu quotidien en février 2002.

Au passage, il aura été bihebdomadaire et trihebdomadaire. 16 ans après, il quitte la barque pour le monde de l’entreprise. A la suite de Haman Mana et Emmanuel Gustave Samnick, tous deux patrons de quotidiens. En attendant de savoir le sentiment de la présidence du Gicam qui s’exprimera probablement à sa prise de fonction le 1er mars, Bruno Gain se dit honoré un peu comme il le lui a dit le 17 janvier : « C’est pour moi un grand honneur et un immense plaisir que vous accueillir, cher Alain Blaise Batongue, entouré de votre famille, de vos amis et invités pour rendre hommage à votre brillant parcours et vous remettre les insignes de Chevalier dans l’ordre des arts et des lettres.

En effet, rien ne me parait plus approprié pour honorer l’homme de lettres et de presse que vous êtes que cette distinction créée à l’initiative d’André Malraux lorsqu’il était ministre de la Culture du général de Gaulle ». Comme cet ancien ministre de la Communication de France en 1959, le tout nouveau chevalier de l’écriture, partage avec lui le métier de journaliste.

Car comme lui, l’ancien ministre aura été à l’initiative de journaux dont L’Indochine et L’Indochine enchaînée. Des années à Saïgon qui se voulaient des moments de combat contre la colonisation et l’oppression. Des maux contre lesquels Alain Blaise Batongue s’est battu sous une autre forme dans sa lutte en faveur d’un Etat de droit, de la transparence électorale et de la gouvernance. Une vie qu’il s’en va continuer dans un autre régistre, au sein du syndicat des patrons. Une autre vie commence pour Abb. Mais surtout, pour son épouse Line Renée et ses trois enfants : Laura, Princesse et Junior.


Par Léger Ntiga(Mutations)

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