jeudi 29 octobre 2015
Le président démissionnaire de l’instance du football mondial reproche à son homologue de l’Uefa d’être à l’origine de la crise actuelle, depuis que celui-ci convoite son siège.
« Au début, ce n’était qu’une attaque personnelle. C’était Platini contre moi, puis c’est devenu politique », dixit Joseph Sepp Blatter. Dans cet entretien accordé mercredi dernier à l’Agence russe, Tass, le président démissionnaire de la Fédération internationale de football association (Fifa) est revenu sur les origines de la crise qui secoue actuellement le football mondial. Et c’est Michel qui aurait été déclenché, a-t-il laissé entendre. « Il (Platini) a commencé (à me critiquer), et ensuite c’est devenu politique. Et alors ce n’était plus Platini contre moi. C’était aussi ceux qui ont perdu (l’organisation) des Coupes du monde. Angleterre contre Russie (le pays hôte du Mondial 2018, Ndlr.), et les Etats-Unis qui ont perdu le Mondial (2022) face au Qatar », a argumenté le Suisse de 79 ans, démissionnaire de son poste de président de la Fifa le 2 juin, quatre jours après sa réélection à un cinquième mandat.
Or dit-il, l’acquisition de l’organisation d’une Coupe du monde ne dépend pas exclusivement du président de la Fifa. « La Coupe du monde de football et le président de la Fifa ne sont qu’un ballon au milieu du jeu des grandes puissances », a indiqué Sepp Blatter qui insiste sur le fait que tous les malheurs de l’instance mondiale du football ont commencé dès le moment où Michel Platini, président de l’Uefa (Union européenne de football association) s’est mis à convoiter son siège à la présidence de la Fifa dont il fait partie des sept candidatures retenues pour l’élection du 26 février de l’année prochaine. « Il (Platini) voulait être président de la Fifa, mais il n’a pas eu le courage de se présenter (à l’élection du 29 mai dernier, Ndlr.). Et maintenant nous en sommes là ! Et la victime de tout ça, finalement, c’est Platini », a ironisé Blatter.
Pour l’heure, l’ancien capitaine de la sélection de France de football et l’ancien journaliste de sport suisse sont suspendus jusqu’au 5 janvier 2016 par la Commission d’éthique de la Fifa pour un paiement controversé de 1,8 million d’euros du second au premier en février 2011. Conséquence, Michel Platini est interdit de campagne. Le Français était le grand favori à la succession de Sepp Blatter à la tête de la Fifa, mais sa position est désormais très fragile, en raison de cette sanction d’abord, mais aussi à cause de l’entrée en lice, parmi les sept prétendants désormais officiels à la présidence de la Fifa, de son numéro 2 à l’Uefa, Gianni Infantino, candidat de dernière minute.
Par Arthur Wandji (LNE)