mercredi 25 novembre 2015
Le Pca d’Afriland First Group, et Parrain de l’AMC2 dresse la liste des barrières qui bloquent le développement de ces mouvements coopératifs.
Voilà 23 ans que l’aventure des MC2 dure. De votre point de vue, quelles sont les étapes que ces structures doivent franchir pour s’inscrire durablement dans le paysage financier ?
D’abord une explication de taille. Nous ne voulons pas nous inscrire dans le paysage financier. Nous voulons nous inscrire dans le mouvement pour lutter contre la pauvreté. Pour aider les populations défavorisées à créer de la richesse. On ne peut pas lutter contre la pauvreté, mais on peut créer durablement la richesse. Nous sommes en phase de pré-maturité. Parce que quand nous allons finir, 80% de nos structures vont passer à la 4e phase. Celle au cours de laquelle nous développons chaque village à grande échelle. C’est à ce moment que nous serons heureux, et que nous pourrons dire au Président de la République que nous avons fait notre devoir.
L’expérience des MC2 est née au Cameroun, mais a eu le temps de germer ailleurs. Quels sont les retours que vous pouvez nous donner des réussites observées ailleurs ?
Ce n’est pas que ça commence à prendre pied ailleurs. Nous sommes actuellement présents dans six pays. Je peux dire que le mouvement est mieux accueilli dans les autres pays que le Cameroun. Si je prends le cas de la Guinée, je vous parlerai du Mouvement des femmes, qui a enregistré en moins de six mois 300 000 femmes. C’est déjà beaucoup. Elles sont toutes enthousiastes, et je suis fier du soutien que les autorités des autres pays donnent, et fier du support que nous avons depuis un certain temps au Cameroun, notamment du Minader.
Pour le cas du Cameroun, s’il y avait un coup de pouce significatif à faire. Quel serait-il ?
Vous avez dit un coup de pouce, je dirai deux. Le premier, je voudrai implorer l’attention du Chef de l’Etat de sortir les MC2 de la règlementation internationale. On ne peut pas règlementer de façon internationale les microstructures dans les petits villages. Le deuxième coup de pouce est aussi à l’endroit des autorités. C’est d’instruire au ministre des Finances de ne pas taxer les micro-banques, les micro-structures dans les villages comme étant des sociétés anonymes. Parce que ce ne sont que des mutuelles, des coopératives. Voilà les coups de pouce souverains qu’il est possible de donner.
Propos recueillis par F.B.T.(LNE)