jeudi 28 mai 2009
Le technicien allemand est progressivement sorti de ses gonds. Jusqu’à l’esclandre de cette semaine.
Depuis l’épopée ghanéenne, où le Cameroun a atteint, à la surprise générale au vu des micmacs qui ont conduit jusqu’à cette échéance, la finale de la Can 2008, l’équipe de Pfister n’avait plus perdu de match, même si elle balbutiait visiblement son football, ce qui ne diminuait en rien l’arrogance du septuagénaire technicien allemand, qui confiait encore au journal La Gazette olympique, avant de se rendre à Accra pour le match Togo-Cameroun du 28 mars 2009 : "Avant la Can, j’ai sorti une liste qui a été très contestée. Seulement, nous sommes arrivés en finale. L’équipe du Cameroun n’est pas un parlement". Après la défaite devant les Eperviers, il était obligé de s’en prendre à ses joueurs, puis à la presse, cette dernière étant devenue décidément son tam-tam favori.
Il faut remonter à son recrutement pour comprendre une telle attitude. Otto Pfister, en 2007, n’était que 7ème dans un casting de potentiels entraîneurs des Lions réalisé par une commission d’experts. Il a tout de même réussi à se faire nommer par le ministre des Sports et de l’Education physique Augustin Edjoa, qui laissait alors entendre que "l’Etat a pris ses responsabilités". Le même qui, après la défaite du 28 mars 2009 face au Togo, avait encore glissé : "Nous allons prendre des mesures fortes". Mais contre qui ?
Etait-ce contre celui qu’il n’a cessé de couvrir de tous les éloges, mais dont le seul mérite est en réalité suspect : 37 ans d’expérience en Afrique (Burkina Faso, Sénégal, Kenya, Côte d’Ivoire, Egypte, Togo, Soudan) sans le moindre titre avec une sélection, même s’il se gondole à tort de la victoire du Ghana à la Coupe du monde des cadets de 1993 où il n’était que consultant auprès d’une entraîneur principal ghanéen. Malgré la crise ouverte provoquée par la défaite des Lions indomptables à la 1ère journée du dernier tour des éliminatoires de la prochaine Coupe du monde, le gouvernement n’a d’ailleurs pas pu se décharger de son colis encombrant Pfister, se contentant de lui adjoindre un "collectif" aux missions floues, comme on ne tardera pas à s’en rendre compte.
Le sélectionneur national maintenu en poste a alors piqué une vive colère, demandant qu’on lui explique pourquoi on a limogé son adjoint Gweha Ikouam pour lui imposer Akono, Kaham et Ndtoungou. Au cours d’une réunion d’évaluation tardive de la défaite face au Togo convoquée au ministère des Sports, il n’avait déjà pas hésité à se chamailler avec Roger Milla en public, l’ambassadeur itinérant étant coupable, à ses yeux, d’avoir présidé une commission à la Fécafoot très critique sur l’encadrement technique des Lions.
A la première occasion, l’organisation du stage préparatoire au match Cameroun-Maroc, il a fait comprendre à ses nouveaux adjoints qu’il ne travaillera pas avec eux..
E. Gustave Samnick(mutations)