mercredi 2 août 2017
Le lancement officiel de ce festival dédié à l’expression du multiculturalisme aura lieu ce jour à Yaoundé en présence du Premier ministre, chef du gouvernement.
Un cap de franchi pour ces artistes de localités reculées. Ils vont pouvoir partager leur inventivité avec le reste de la population à l’occasion du Festival des musiques et danses patrimoniales (Fesmudap) du 2 au 7 août. Cette première édition, tenue à l’initiative du ministère des Arts et de la Culture, tire chorégraphes, instrumentistes et autres danseurs du terroir de l’anonymat et les propulse sur le devant de la scène. Les organisateurs estiment à plus de 200 le nombre de groupes traditionnels locaux et de pays comme le Nigeria et la Centrafrique, prêts à participer à ce festival lié à la promotion du multiculturalisme et du vivre-ensemble. Hier, les stands étaient montés à l’esplanade du Musée national à Yaoundé, quartier général des festivités. C’est là que cet après-midi à partir de 13h, le Premier ministre, chef du gouvernement, lancera officiellement les célébrations du Fesmudap. C’est également sur ce site que vont converger les participants, conduits par les délégués régionaux et départementaux des Arts et de la Culture.
Les représentants de la région de l’Est sont arrivés au Musée national hier. Dans une maison construite en terre battue et ornée de feuilles de raphia, un groupe de danseurs Baka s’affaire aux derniers rangements, entre coups de balai et tissage. Tout près, on croise Eugène Binon Binon, fabricant d’instruments de musique traditionnels installé à Bertoua, chef-lieu de l’Est. Il est préoccupé par l’emplacement de ces créations. « Je vais exposer ce balafon chromatique. Ce n’est pas un balafon ordinaire, comme ce que l’on voit dans les églises ou dans les clubs de mendjang. Il est fait pour s’insérer dans des grands orchestres car il répond aux normes de la musique moderne », explique-t-il. Son expo comprend quatre spécimens de balafon, mais aussi des castagnettes et un tam-tam miniature en bambou de Chine.
Pendant cinq jours, des groupes comme le « Rhumsiki Choir », que Eugène Binon Binon va accompagner au balafon, vont animer différents plateaux, dévoilant ainsi un pan de la richesse patrimoniale qu’ils ont le devoir de préserver et de valoriser. Le public pourra ainsi découvrir des spectacles de danses et de musiques insoupçonnées du Cameroun profond. Un moment d’échange renforcé par des ateliers d’initiation, des conférences-débats et une exposition d’instruments, de costumes et de biens artisanaux au village du festival. Professionnels du domaine et promoteurs culturels et évènementiels vont réfléchir sur le thème principal : « Musiques et danses patrimoniales : vecteurs du multiculturalisme et de l’intégration nationale ». Un Fesmudap plein de surprises.
Par Monika NKODO(CT)