mercredi 6 mai 2009
Un journaliste et des membres de l’Union de Douala ont passé trois nuits en cellule à Luanda.
Ils se rendaient en terre angolaise samedi dernier pour vivre le huitième de finale retour de la Coupe de la Confédération (Caf) entre l’équipe locale Santos Fc d’Angola et l’Union sportive de Douala (Usd) du Cameroun. Mais le journaliste de Canal 2 International Alex Lembe, les membres des Nassaras M. Tim et Kameni, Martin Mbako et M. Mpondo, n’ont pas vu une seule seconde de la déroute (0-4) de l’Union sur le terrain de Santos de Luanda dimanche dernier. Ils ont plutôt séjourné dans les geôles de l’aéroport international de Luanda et au service de l’immigration, pendant 4 jours et 3 nuits.
Ces cinq infortunés devraient néanmoins avoir regagné Douala hier, mardi 5 mai 2009, par un vol de la compagnie angolaise Tag. "Avant que nous ne quittions le pays, une liste de 25 membres de la délégation camerounaise avait déjà été transmise aux responsables de la Fédération angolaise de football pour l’octroi des visas une fois arrivé surplace ", précise David Eyengue, journaliste à Stv et unique homme de média finalement présent dans la délégation officielle du Cameroun en Angola. Cette dernière, forte de vingt -cinq personnes, avait rallié Luanda jeudi dernier.
Dans le détail, ladite délégation était constituée de quinze joueurs, d’un journaliste, de deux membres du staff médical, de deux entraîneurs, du Délégué des Sports pour la région du Littoral, du président de la ligue départementale de football de la Sanaga-maritime et de trois membres de l’Union sportive de Douala. Cette délégation a quitté le Cameroun dans la nuit de mercredi à jeudi derniers à 24h10, par un vol de la compagnie Sn Brussels. Mais avant de se poser sur le sol angolais, l’avion qui transportait l’Union sportive de Douala a effectué 2h d’escale à Bruxelles en Belgique avant de rallier l’Angola jeudi dernier vers 17h35 (heure locale). " Nous avions fait le détour par l’Europe avant de revenir en Angola parce que nous voulions arriver à temps pour achever notre préparation surplace et préparer sereinement le match. Or s’il fallait effectuer un vol direct, on devait plutôt partir samedi, c’est-à-dire à la veille du match. Ce qui ne serait pas l’idéal", explique un responsable des Nassaras.
Grâce à un charter organisé par des responsables des Kamakaï, une seconde délégation, composé des cinq Camerounais cités plus haut, est arrivée en Angola par le vol de la compagnie Tag samedi, pour assister au match le lendemain dimanche. "Mais en Angola, le samedi est un jour férié et les membres de la délégation camerounaise arrivés ce jour-là ne faisaient pas partie de la liste adressée à la fédé angolaise. Ils n’ont donc pas obtenu les visas et ont plutôt été retenus en cellule dès leur arrivée à Luanda. Ces cinq personnes n’ont pas pu vivre le match", explique en substance M. Kolleko, intendant général de l’Union sportive de Douala. Et malgré l’intervention des membres de la délégation officielle camerounaise et du responsable de Santos Fc d’Angola, les cinq Camerounais sont restés en détention à Luanda jusqu’à leur retour au Cameroun, prévu en principe pour hier, mardi 5 mai 2009.
Le calvaire vécu par ces derniers est un paradoxe par rapport au séjour de la délégation officielle qui, selon des sources, a été bien reçue en terre angolaise. "Nous étions logés dans un bel hôtel avec tout le confort, et les joueurs se sont entraînés deux fois avant de jouer dimanche", confie David Eyengue, l’envoyé spécial de Stv à Luanda. Un confort qui n’aura malheureusement pas aidé les Nassaras à décrocher une victoire. Puisque, après le match nul d’un but partout concédé à Douala au match aller, Union a volé en éclat (0-4) lors de la rencontre retour à Luanda. Où le club camerounais a concédé le premier but dès la 16ème seconde du match. Le deuxième but est ensuite arrivé à la 7e minute, le troisième à la 44e et la dernière réalisation vers la 60e minute. "Je n’ai pas reconnu mes joueurs. Ils étaient méconnaissables et avant la 10ème minute, nous étions déjà menés (2-0). Donc je puis vous dire que mes poulains ont fait un non match à Luanda", déplore l’entraîneur Emmanuel Ndoumbe Bosso de l’Union sportive de Douala.
Par Jacques Eric Andjick(Mutations)