vendredi 20 janvier 2012
L’ancien député présente son 1er roman cette fin de semaine à Douala.
Ferdinand Ndinda Ndinda, député à l’assemblée nationale du Cameroun lors de la précédente législature vient de publier son troisième ouvrage. Mais, cette fois, il s’agit de son premier roman inspiré du conflit post électoral en Côte d’Ivoire. « ...Deux caïmans dans un marigot ». Tel est le titre de cet ouvrage qui révolutionne la ligne éditoriale des éditions Afrédit à Yaoundé. Car, avec cette oeuvre, la maison d’édition s’est lancée dans la production des romans. D’ailleurs, pour reprendre Jean Marcel Assiene, l’un des responsables d’Afrédit, ce roman rime avec notre ligne éditoriale : faire avancer la pensée africaine.
En effet, « je rêve d’une société africaine, qui garde ses valeurs. Mais, je remarque qu’elle recule. Je voudrais que le livre transcende le problème ivoirien qui m’a inspiré. Comment aller au-delà du problème ivoirien, qui me tenait à coeur », a-t-il expliqué, pour présenter son roman. L’ancien député du rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans le département du Dja et Lobo, écarté lors des élections primaires organisées à l’intérieur du parti en mai 2007 raconte l’histoire d’une succession dans un village camerounais, après la mort du chef.
Chaque candidat s’autoproclame chef. Cela divise le village. Le puits est contrôlés par les pro X, l’école par les pro Y, la chorale est divisée, etc. ce village est à l’image de la Côte d’Ivoire avec les deux Caïmans, Laurent Koudou Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, qui se battent, leurs partisans mortellement opposés.
A telle enseigne « qu’il faut encore aller en 2011 étaler les faiblesses de l’Afrique à La Haye », déplore l’auteur, qui ne nie pas avoir été aussi inspiré par sa propre expérience d’homme politique. Laquelle expérience l’a marqué et le conforte dans ses positions. Puisqu’il s’agit d’un roman, quel objectif vise Ferdinand Ndinda Ndinda ? Se venger ? « Le livre soulève des problèmes, pose des questions », rassure-t-il. Puis, se demande : « Ce qu’on nous apporte comme critère de démocratie est-il adapté à nos réalités ? A nos us et pratiques ? Le choix ne sera jamais objectif car, les peuples sont analphabètes pour apprécier les programmes politiques. Ce n’est pas ce modèle qui amènera la Côte d’Ivoire à la réconciliation », tranche-t-il. Ferdinand Ndinda Ndinda propose des solutions à l’africaine : une présidentielle avec distribution des cartes selon le poids de chaque parti comme au Kenya où le deuxième est automatiquement Premier ministre et les sièges ministériel distribués au prorata du poids politique.
Car, selon lui, « il nous faut des générations pour que les gens puissent choisir en leur âme et conscience ». L’auteur de « Deux caïmans dans un marigot » ne repousse pas la démocratie à l’occidentale. Il conseille la prise en compte des réalités africaines. Notamment la palabre africaine, des solutions africaines aux problèmes africains. Même si, paradoxalement, il emprunte à Barack Obama sa pensée : « L’Afrique n’a plus besoins des hommes forts, mais des institutions fortes ». Mais, l’autre pensée empruntée à Félix Houphouët Boigny et qui tient la route semble : « Un homme qui a faim n’est pas un homme libre. Celui qui est préoccupé par les besoins matériels, n’a ni le temps ni les moyens de se comporter en en être pensant et intelligent ». Il procède à la dédicace de ce roman demain jeudi à Yaoundé.
Par Justin Blaise Akono(Mutations)