vendredi 14 août 2009
Jean-Paul Akono avait déjà essayé de lui retirer le brassard de capitaine, sans succès.
Lorsque Paul Le Guen prend la tête de l’encadrement technique des Lions, il a une bonne idée des maux qui minent l’équipe nationale : l’indiscipline et surtout l’influence néfaste de certains joueurs qui ont pris l’équipe nationale en otage. Ils imposent leurs choix aux entraîneurs, font ce qu’ils veulent, bref c’est le capharnaüm. Samuel Eto’o, vedette incontestée et incontestable de cette équipe, n’est pas étranger à ce désordre. Mais quel entraîneur des Lions peut-il prendre sur lui de se séparer de celui que d’aucuns présentent comme étant le meilleur attaquant du monde ? Le Guen, lui, a sa petite idée sur la question.
Le nouvel entraîneur des Lions préfère mettre Eto’o en face de ses responsabilités. Il se propose de lui confier le brassard de capitaine. Car, en tant que tel, il serait puéril pour lui de continuer dans l’indiscipline, alors même que son rôle est de montrer le bon exemple. Quand le coach français fait la proposition au joueur de l’Inter, par solidarité pour son « ami » Song, il décline l’offre dans un premier temps. Le Guen insiste. Le « pichichi » finit par céder.
Avant Paul Le Guen, le collectif des entraîneurs mis sur pied au lendemain de la démission d’Otto Pfister a également tenté de déchoir
Song du brassard. Sans succès. Jean-Paul Akono et Martin Ndtoungou, au moment où ils arrivent dans l’encadrement technique des Lions, ont l’ambition de faire partir certains joueurs et de « rajeunir l’équipe ». Song et Gérémi Njitap, entre autres, sont dans leur collimateur.
Pour régler le cas Rigobert Song, ils veulent confier le capitanat à Eto’o. Mais, Otto Pfister vend la mèche. Au cours du stage qui a lieu en Belgique avant le match contre le Maroc, Samuel Eto’o, lors d’une réunion, se lève et lance, furieux : « Je n’ai dit à personne que je voulais être capitaine. Ça ne m’intéresse pas ! » « Le plan anti 9-4-8 » est éventré. Dès lors, l’atmosphère entre les entraîneurs et une partie des joueurs se tend.
Rigobert Song garde son poste de capitaine. Un poste qu’il avait obtenu à la suite d’une élection à l’issue de laquelle il battit Marc Vivien Foe. Il a fallu l’arrivée de Paul Le Guen pour le déboulonner. En retirant son brassard de capitaine à « Magnan », le coach des Lions à frappé à la tête. Et en vertu du principe selon lequel qui peut le plus peut le moins, Gérémi Njitap, Modeste Mbami, etc. savent désormais qu’il faut batailler dur pour avoir sa place en sélection… En commençant par être titulaire en club.
Par Jean Bruno Tagne(lejour)