dimanche 18 janvier 2009
La qualification pour la Can et la coupe du monde demeure l’objectif prioritaire. Mais de nombreuses zones d’ombre subsistent.
Abdourahmane Amadou, chef de département communication de la FECAFOOT : « l’organisateur des matches cherche un sparring-partner pour les Lions. Le problème, c’est que le ministère est toujours en train de jouer contre la fédération ». André Nguidjol Nlend, directeur administratif des équipes nationales : « Pour ce qui est des matches amicaux, rapprochez-vous de la fédération ». Ce cliché illustre la situation inconfortable dans laquelle se retrouve l’équipe nationale. Le MINSEP et la Fécafoot se renvoient la responsabilité du « blocage » de l’organisation des matches amicaux comme une pomme de terre chaude, à l’orée d’une année capitale. Avec en toile de fond la Can et la coupe du monde 2010.
Dans trois semaines, l’écrasante majorité des sélections organiseront les matches amicaux pour huiler leur machine. Les sparring-partners sont connus depuis des lustres. La sélection nationale du Cameroun, premier pays africain au dernier classement mensuel Fifa publié hier, 14e sur le plan mondial, ne sait toujours pas si elle exploitera ou non cette date, censée donner le coup d’envoi de la préparation pour le dernier tour des éliminatoires jumelées de la Can et de la coupe du monde qui démarrent le 22 mars prochain.
La gestion de la sélection incombe à deux acteurs principaux : le MINSEP et la FECAFOOT. A côté de ces institutions sont placés deux intervenants : le sélectionneur qui détermine le profil des adversaires des Lions en fonction des objectifs qu’il veut atteindre. En fin d’année dernière, le pays a renoué avec les services d’un régisseur qui s’occupe de la détection des adversaires. Cette mission a été de nouveau confiée à Ribeiro qui a géré dans un passé récent avec un relatif bonheur cette charge. Le régisseur est donc le deuxième acteur secondaire de cette galaxie.
Pour meubler le calendrier du 11 février, deux noms sont avancés : la Zambie et le Sultanat d’Oman. Le premier pays offre un challenge sportif. Le Sultanat, pays du Golfe persique, entraîné par Claude Le Roy, d’ores et déjà éliminé du Mondial 2010, lui, représente un gage économique. Il est prêt à aligner les pétrodollars sur la table pour accueillir les Lions. Mais, sur le plan sportif, l’émirat ne représente pas grand-chose. Tout le problème est là : comment concilier les intérêts sportifs avec les enjeux économiques.
Selon la fédération, les Lions exigent 50.000 euros minimum (environ 32 millions de F cfa) pour chaque match amical. Somme qui revient aux joueurs, sans compter la prime de présence qui, elle, s’élève à 500.000 F par personne. Aucun pays africain n’est prêt à déposer cette somme sur la table. Echaudée par la foireuse expérience du match amical contre l’Afrique du Sud où elle a perdu l’argent (20 millions environ pour compenser les dépenses), la fédération n’est pas prête à renouveler ce genre de match. Seuls les pays européens, d’Asie et du Golfe persique sont prêts à satisfaire les exigences des Lions. Mais, à condition d’avoir les stars.
Brice MBEZE(CT)