lundi 24 juillet 2017
Les CAN 2019, 2021 et 2023 ne devraient pas normalement se jouer à 24 si les actuels dirigeants de la Confédération africaine de football se conformaient au règlement de la Coupe d’Afrique des Nations.
Qu’est-ce qui motive la précipitation avec laquelle la Confédération africaine de football bascule de la CAN à 16 pour une phase finale à 24 ? Sans se donner le temps de planifier la mise en œuvre de la réforme de la grand-messe du football africain, l’instance faîtière du football continental a décidé qu’à partir de 2019, la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations se jouera avec 24 équipes au lieu de 16 jusque-là.
Si le président de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad, veut rompre avec le passé en augmentant le nombre de pays qualifiés en phase finale de CAN, ce basculement sans transition pose tout de même un problème de droit. Par cette décision, la CAF indique que dans son fonctionnement, la loi est rétroactive. Car les phases finales de CAN 2019 (Cameroun), 2021 (Côte d’Ivoire) et 2023 (Guinée Conakry) ont été attribuées sous le régime d’une compétition à 16 équipes.
Après la décision de passer à la CAN à 24 à partir de 2019, des questions pertinentes subsistent. En suivant les explications enthousiastes du président de la CAF, l’on est loin d’être rassuré. Et en lisant le règlement de la CAN, l’on peut dire que la Confédération africaine de football viole ses propres textes en faisant jouer les phases finales de CAN à 24 à partir de 2019. « Seize équipes représentatives seront qualifiées pour le tournoi final », dispose l’article 70 du règlement de la CAN en vigueur jusque-là.
Qatar
C’est sous ce régime juridique que les CAN 2019, 2021 et 2023 ont été attribuées.
En l’état, la CAN à 24 équipes devrait d’abord être matérialisée sur les textes avant la concrétisation sur les aires de jeu. Gianni Infantino, le président de la Fifa, a motivé le passage de la phase finale de coupe du monde de 32 à 48 équipes. Lorsqu’il porte cette réforme au comité exécutif de l’instance faîtière du football mondial, l’organisation des phases finales des coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar) avait déjà été attribuée.
Du coup, le basculement à 48 ne pourra intervenir qu’à partir de 2026, le temps d’organiser la compétition dans le format en vigueur au moment de l’attribution. Cette jurisprudence fait foi. La CAN à 24, normalement, devrait être effective à partir de 2025.
Par Christian LANG (Muatations)