mardi 21 novembre 2017
La Cour suprême a rejeté les deux recours en annulation de la présidentielle du 26 octobre dernier.
La Cour suprême a validé lundi, la réélection du président kenyan, Uhuru Kenyatta. Boycottée par le leader de l’opposition, Raila Odinga, la présidentielle du 26 octobre dernier avait été organisée après l’annulation par la justice d’une première élection en août.
La plus haute juridiction kényane, qui avait pris la décision d’invalider pour « irrégularités » l’élection du 8 août, déjà remportée par Uhuru Kenyatta, a cette fois estimé que les deux recours dont elle a été saisie n’étaient « pas fondés ».
En rendant la décision, le président de la Cour suprême, David Maraga, a été très clair : « L’élection présidentielle du 26 octobre est validée » et « la réélection d’Uhuru Kenyatta est confirmée ».
La décision de la Cour met un terme à un processus électoral qui a profondément divisé le pays et affecté l’économie. Au regard de la loi kényane, il n’y a plus de recours possible et il n’y a plus d’obstacle à l’investiture du président réélu. Uhuru Kenyatta qui a remporté l’élection d’octobre avec 98% des voix, sera investi le 28 novembre prochain pour un nouveau mandat de cinq ans.
Toutefois, sa victoire a été ternie par une faible participation (39%), le scrutin ayant été boycotté par l’opposition qui a dénoncé l’impartialité de la Commission électorale (IEBC).
Avec la confirmation de la réélection d’Uhuru Kenyatta, la crise politique n’est pas pour autant terminée. Ces derniers jours, la tension est remontée dans le pays.
Vendredi dernier, trois personnes ont été tuées lors d’une manifestation de l’opposition réprimée par la Police à Nairobi. Dimanche, la police et des habitants d’un bidonville de Nairobi, Mathare, se sont affrontés. Par ailleurs, Raila Odinga, le principal opposant, a promis vendredi dernier l’avènement prochain d’une « troisième République », en référence à l’indépendance acquise en 1963 et à la nouvelle Constitution adoptée en 2010.
Mais à l’annonce du verdict, il a accusé le coup. Pour lui, le jugement de la Cour suprême « n’est pas une surprise », a-t-il fait savoir dans un communiqué. « C’est une décision qui a été prise sous la contrainte. Nous ne condamnons pas la Cour, elle a notre sympathie », a-t-il ajouté.
Par Simon Pierre ETOUNDI(CT)