vendredi 30 janvier 2009
Après avoir été annulée le mois dernier, l’élection dans cette fédération s’est portée sur le vice-président.
Samedi 27 décembre dernier, Emmanuel Wakam a été élu à la tête de la Fédération camerounaise de karaté et disciplines affinitaires (Fécakada). Mais l’élection avait été annulée par le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) pour irrégularités dans le scrutin. Ce qui n’avait pas démonter pour autant le candidat Wakam qui déclarait n’avoir pas peur de se représenter et restait persuadé de remporter une fois de plus l’élection. Ce qu’il a remis hier, mercredi 28 janvier 2009 à l’issue de l’assemblée générale élective de la Fécakada tenue dans la salle de conférence du Minsep et qui l’a à nouveau porté à la tête de cette fédération.
Contrairement à la première élection au cours de laquelle six candidatures avaient été déclarées, celle d’hier n’en avait que quatre, à savoir Emmanuel Wakam, Roger Sensei Nkono Adiaba, Isaac Njoume et Manfred Mingole. Entre temps, Victor Hugo Mbarga Mbarga avait retiré sa candidature après le scrutin avorté, tandis que Aka Amuam, le président sortant avait demandé à ses partisans de voter pour Emmanuel Wakam.
Au cours de la campagne des uns et des autres, Emmanuel Wakam a promis de "revitaliser le karaté en lui offrant une ouverture sur le monde, l’ouverture d’un compte et l’acquisition des équipements pour la Fécakada", tout en reconnaissant que "[cet] art martial est malade". Roger Sensei Nkono Adiaba, lui, a soutenu "mettre l’accent sur l’importance des ligues régionales, doter la fédération d’un siège digne de ce nom, créer un tournoi international et organiser un championnat d’Afrique dans un avenir immédiat".
Tandis que, Isaac Njoume, pour sa part, dénonçait le fait qu’ "un bandit puisse devenir subitement un homme honnête et oeuvrerait pour une présidence collégiale afin de servir le karaté et non se servir du karaté, l’athlète devant être au début à la fin de son action". Manfred Mingole, le président de la ligue régionale du Littoral, a dénoncé l’organisation des réseaux d’immigration clandestine au détriment des athlètes vers les pays comme l’Arabie Saoudite, la Belgique, la France et la Turquie. Tout en regrettant que le bureau exécutif sortant ait fonctionné en pièces détachées.
Après leur présentation, qui ont duré plus de cinq minutes, le temps imparti prescrit par Smith Olinga, le président de séance et directeur technique de la Fécakada, qui était obligé de ramener de l’ordre dans la salle, l’élection proprement dite a commencé. Encore qu’avant cette phase, le bureau sortant a retenu son souffle au moment du décompte du quitus. Aucun de ses membres n’ayant le droit de voter. En effet, sur les 63 votants, 33 étaient pour et 30 contre. Ce qui a d’ailleurs entraîné une salve d’applaudissements de la part du public accroché aux fenêtres de la salle de conférence car n’ayant pas pu y avoir accès.
A ce moment, Emmanuel Wakam pensait que le pire était passé. C’était sans compter sur le retrait de la salle des trois autres candidats après l’exposition de leurs différents programmes. Il n’y a finalement pas eu coalition. Après le vote des 65 électeurs, Emmanuel Wakam enregistre 32 voix, contre 16 pour Roger Sensei Nkono Adiaba, 14 pour Manfred Mingole et 4 pour Isaac Njoume. Par ailleurs, Evehe Ndembe est élu au poste de premier vice-président, Bertin Ndogmo comme secrétaire général et Philippe Okie Tabi en tant que chef de département financier.
L’assemblée générale élective à la Fécakada s’est ainsi achevée sans anicroches véritables, sous le regard vigilant des commissaires du gouvernement Eulethère Manga Zambo et Evans Madola. Leur absence lors du scrutin du 27 décembre dernier avait d’ailleurs été entre autres motifs de l’annulation dudit scrutin.
Priscille G. Moadougou(Mutations)