mercredi 18 novembre 2015
L’histoire du Cameroun retiendra cette date, le 18 novembre 2015 : un ministre du gouvernement publie un communiqué qui décide que le Cameroun n’est plus une république !
Dans un communiqué-presse diffusé largement ce 18 novembre 2015, voici ce que dit le Ministre des Sports et de l’Education Physique :« (…) Le Ministre des Sports et de l’Education Physique (…) précise : « 1. que la Loi n°2011/018 du 15 juillet 2011 relative à l’Organisation et à la Promotion des Activités Physiques et Sportives donnent compétence exclusive au Ministère des Sports et de l’Education Physique de veiller au respect par les fédérations des lois et règlements en vigueur ; »
Voici la définition de la république :
« La république est un système politique dans lequel la souveraineté appartient au peuple qui exerce le pouvoir politique directement ou par l’intermédiaire de représentants élus. Ceux-ci reçoivent des mandats pour une période déterminée et sont responsables devant la nation. Par ses représentants, le peuple est la source de la loi. L’autorité de l’Etat, qui doit servir le "bien commun", s’exerce par la loi sur des individus libres et égaux. »
Alors que dans une république on rappelle toujours aux citoyens que « nul n’est censé ignorer la loi », que tous les citoyens sont égaux devant la loi, et que tous doivent la respecter et la défendre, voici un ministre du Cameroun qui s’arroge le droit « exclusif » de juger du respect d’une loi votée par le Parlement et promulguée par le Président de la République.
RAPPEL :
Dans une récente interview au quotidien MUTATIONS, le même ministre, officiant alors au Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique déclarait ceci :
« Nous pouvons même affirmer que l’une des principales facettes du « mal camerounais » est l’incivisme. C’est pour cette raison que le chef de l’Etat, Son excellence Paul Biya, a créé tout un département ministériel chargé de mettre en place des stratégies pour enrayer ce phénomène qui hypothèque en partie nos efforts de développement intégré, endogène et global.
(…) Cependant, la lutte contre l’incivisme ne saurait être la seule affaire des pouvoirs publics. C’est l’ensemble du corps social qui doit se donner la main afin d’infliger un coup d’arrêt à cette gangrène sociale. »
Il y a bel et bien quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce pays. Et si on était en train de se servir du football que les camerounais aiment beaucoup pour les provoquer, les pousser à bout, et assouvir ainsi d’autres desseins ?
Par Charles Mongue Mouyeme