lundi 16 mars 2015
Certaines voix dénoncent l’opacité autour de l’appel à concurrence qui a permis au fabriquant italien de gagner le marché pour les clubs de première et deuxième division.
« C’est de l’agitation. Pendant les années antérieures, il était en situation de monopole pendant dix ans, pourtant il n’y avait pas eu d’appel d’offre. Nous avons voulu faire venir la marque Nike au Cameroun mais Mtn a refusé, alors qu’il prenait soixante-douze millions pour combien d’articles et pour quelle qualité », a demandé dame Manguele, la secrétaire de la ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc). C’était lors de la présentation des closes du contrat à la presse vendredi 13 mars au siège de la Lfpc. Les hommes de médias ont voulu en savoir plus sur la signature du contrat de quatre ans entre le fabriquant italien, spécialisé dans le textile sportif technique et le Lfpc. La secrétaire de la Lfpc a avoué la non maîtrise de la Lfpc des textes internationaux sur les équipementiers, mais informe que la Lfpc a consulté plusieurs autres structures exerçant dans le même domaine d’activités.
La Lfpc a tour à tour présenté certains avantages liés au nouveau contrat signé avec Garman, l’équipementier italien. Selon les responsables de la Lfpc, les coûts proposés par Garman seraient plus avantageux que ceux de son prédécesseur. « Au regard des modestes moyens dont dispose la ligue de football professionnel, nous avons trouvé que ce contrat était au mieux de nos intérêts à tous », a expliqué Pierre Semengue, le président du comité provisoire de gestion de la Lfpc. Le coût moyen pour un kit de seize éléments (deux maillots ; une tenue de ville ; un sac ; une paire de godasses …) par club est de 7.000.000 Fcfa. La Lfpc ne supportera que le coût de production qui s’élève à 2.900.000 Fcfa. « Lors des précédentes saisons, Mtn offrait deux jeux de maillots à 2.500.000 Fcfa, alors que l’équipementier Garman offre aux clubs douze articles à raison de 2.900.000Fcfa », a expliqué le responsable marketing de la Lfpc. L’équipementier souhaite s’étendre sur d’autres domaines, à l’instar des recyclages des encadreurs à travers des séminaires de renforcement des capacités.
Tolérance administrative
Après trois années de fonctionnement, la Lfpc est toujours butée à l’éternel problème de la conformité des clubs aux exigences du football professionnel. Les clubs de première et deuxième division de football continuent d’attendre des subventions des pouvoirs publics. La secrétaire de la Lfpc a profité de l’occasion pour mettre en garde la presse nationale sur un possible désistement de plusieurs clubs avant la septième journée, si rien n’est fait. Lors d’une réunion avec le ministre des sports et de l’éducation physique (Minsep) tenue la semaine dernière, le président du comité provisoire de gestion de la ligue de football professionnel du Cameroun a de nouveau plaidé pour l’octroie rapide de cette subvention aux clubs. Dans son propos liminaire, le président Semengue a étalé les difficultés auxquelles la ligue fait face. Nommé au mois de mars 2011, le président de Lfpc dit avoir trouvé une structure avec des statuts concoctés par la fédération camerounaise de football (Fecafoot). Cette dernière n’ayant prévu que 250.000.000 pour le fonctionnement de la Lfpc, somme que Pierre Semengue avait selon ses propres dires, trouvé dérisoire au vu des réalisations attendues. Il s’adresse au Chef de l’Etat par correspondance manuscrite. Il reçoit une aide de 700.000.000 fcfa, une somme qui permet le lancement effectif des activités de la Lfpc. Trois ans après, le championnat professionnel n’existe que de nom au Cameroun. Aucune infrastructure sportive ni administrative n’est viable. Les problèmes de salaires des joueurs ne sont toujours réglés, la plupart des clubs évoluant en première et deuxième division n’ont tenu aucune assemblée générale… En attendant de trouver solutions à ces problèmes, la Lfpc continue tant bien que mal de mener ses activités.
Par Jean Daniel Obama (LNE)