Démission : Alexandre Belinga rend son tablier

"Je viens respectueusement vous présenter ma démission au poste d’entraîneur de Fovu club de Baham. Les raisons sont multiples. Mais pour la sérénité du club et pour la mienne aussi, je préfère les garder au fond de moi". C’est en ces termes qu’Alexandre Grégoire Belinga a présenté sa lettre de démission au poste d’entraîneur de Fovu club de Baham. Une lettre qui date du lundi 4 mai 2009 et adressée à Augustin Kontchou, directeur administratif de l’équipe de Baham affiliée en D1.

Une décision qui tombe au un moment où personne ne s’y attendait. Surtout quand on sait que, après la défaite de zéro but contre deux, à domicile face à Coton Sport, lors de la 24ème journée de la Mtn Elite One, Alexandre Belinga n’envisageait pas de quitter la barque avant la fin de la saison sportive.

"Il m’arrive difficilement de fuir mes responsabilités. Nous allons tirer les conséquences de ces contre-performances en cette fin de saison. Nous allons nous battre pour la terminer en beauté", avait-il déclaré à la fin du match contre Coton Sport, il y a quelques jours. Seulement, aujourd’hui l’entraîneur, parle des conditions qui ne sont plus réunies pour qu’il travaille avec plus de sérénité au sein de Fovu.

Les difficultés de l’entraîneur de Fovu sont parties du dimanche, 25 avril, suite à la défaite face à l’équipe de Garoua. D’après des recoupements, Alexandre Belinga aurait été victime d’une agression orchestrée par une bande de supporters de Fovu. Une situation qui se serait soldée par des échanges de coups de poings. Constatant que leur entraîneur était pris dans l’étau de quelques supporters, certains joueurs de Fovu, seraient venus à sa rescousse.

Le même entraîneur, au sortir du stade de Bamendzi à Bafoussam, ce jour-là, aurait été traité de tous les noms par un membre du porte-fanion de Baham. "Les injures que ce monsieur a proférées à mon endroit, m’ont mis dans tous mes états. Il aurait pu m’insulter sportivement, comme ont fait les autres sur le terrain.

Là, j’aurais compris que c’est le sport, mais insulter ma maman, qui n’a rien à voir dans ce que je fais, c’était aller loin", s’indigne le coach démissionnaire. Autant de raisons qu’il n’a pas pu digérer, lui qui tient le plus souvent au respect de sa personnalité.

"Chacun de nous a un être qu’il vénère, alors s’attaquer verbalement à ma maman, c’est déjà un acharnement contre ma personne. Quelques jours, j’ai tout fait pour l’oublier. Mais aux entraînements, quelque chose s’était déjà brisée en moi, et je ne pouvais plus donner le meilleur de moi-même", ajoute Alexandre Belinga.

Il est fort possible que cette démission soit renforcée par le manque de solidarité des dirigeants de Fovu, qui avaient vécu la scène de violence et des injures, sans que personne n’intervienne en la faveur du technicien. "Comment est-ce possible que deux jours après ce forfait, que Moïse Size, secrétaire général de l’équipe, menaçait les joueurs qui étaient venus me défendre pendant que j’étais victime de l’agression de certains supporters ?", s’interroge M. Belinga.

Arrivé dans l’encadrement technique de Fovu en début de cette saison sportive en D1, Alexandre Belinga en repart avant la fin du championnat. Même si sa démission intervient quelques jours après sa nomination auprès de Etienne Sockeng pour conduire "l’équipe juniors première" qui représentera le Cameroun aux prochains jeux de la Francophonie, il faut dire que les résultats produits par Fovu, sur le plan local, n’étaient plus satisfaisants ces derniers temps. Puisque, en plus de faire du surplace en championnat d’élite, Fovu vient d’être éliminée aux 1/16èmes de finale de la Coupe du Cameroun de football.

Par Jérôme Serge Todjom( Mutations)