mardi 14 juillet 2015
Dangote Cement Cameroon veut doubler son offre annuelle, après l’entrée en service, dans deux ans, d’une deuxième cimenterie à Yaoundé.
Passer à la vitesse supérieure. C’est l’objectif de la cimenterie actuellement implantée sur les berges du Wouri à Douala. Pour sa première année de production en terre camerounaise, l’usine Dangote Cement Cameroon basée dans la capitale économique, produira 950.000 tonnes de ciment pour l’année 2015. Ce n’est qu’à partir de 2016 que cette cimenterie produira 1,5 million de tonnes de ciment par an. Une production égale à celle de Cimencam, filiale camerounaise du groupe français Lafarge, doyenne des cimenteries au Cameroun. Ces deux groupes se disputent d’ailleurs la clientèle camerounaise depuis le début de l’année en cours. « J’utilise ce ciment parce qu’il est solide et j’obtiens également 45 parpaings ou même plus avec le ciment Dangote. Aucun autre ciment ne peut donner autant de briques. En plus, le ciment Dangote sèche vite et permet d’avancer plus rapidement dans la construction », soutient Paul, un maçon au quartier Ndog-Hem II, dans la périphérie de Douala.
D’autres utilisateurs avancent les mêmes raisons, pour justifier leur fidélité à Cimencam. « Je pense que l’avantage du ciment Cimencam est qu’il sèche vite et permet une bonne progression des travaux », lance Bienvenue, maçon spécialisé dans le crépissage et le dallage. Mais la cimenterie de l’industriel nigérian Aliko Dangote, veut prendre les devants. Son patron a annoncé, rapporte investiraucameroun.com, lors d’un entretien récent avec le Premier ministre camerounais, Philemon Yang, la construction d’une deuxième cimenterie, qui sera basée dans la capitale camerounaise, après la première déjà implantée à Douala. Toujours selon la publication en ligne, l’usine sera construite par la société chinoise Sinoma et les travaux de construction devraient durer 20 mois. Ils commenceraient avant la fin de l’année en cours pour éventuellement s’achever en 2017. Le coût de l’investissement devrait être de 88 milliards de F Cfa, selon les mêmes sources.
La cimenterie Dangote Cement Cameroon de Yaoundé devrait produire la même quantité que son homologue de Douala, c’est-à-dire 1,5 millions de tonnes par an. Avec l’entrée en production de l’usine de yaoundé, la production de Dangote Cement Cameroon va doubler. Soit une production annuelle de 3 millions de tonnes de ciment dès 2017, si le chronogramme est respecté. Dans ce cas, Dangote Cement Cameroon se taillera la part du lion sur le marché camerounais et même sous-régional du ciment, détenue depuis 50 ans par Cimencam. L’augmentation annoncée de la production de ciment fera du bien aux populations. Puisque, selon des experts, la demande de ciment en zone Cemac est croissante, du fait de grands projets d’infrastructures en cours et envisagés. C’est sans doute pourquoi, après plusieurs décennies de monopole de Cimencam, plusieurs cimenteries germent au Cameroun ces dernières années. Outre Dangote Cement Cameroon, il y a Ciment d’Afrique (Cimaf), filiale camerounaise du groupe marocain Addoha, qui a une capacité de production de 500.000 tonnes de ciment par an. Il y a enfin la cimenterie du groupe turc Eren Holdings, à travers sa filiale locale, Medcem Cameroun. Basée à Douala, son ouverture était prévue en fin juin dernier, alors que sa capacité de production annoncée est de 600.000 tonnes par an.
Par Jacques Eric Andjick (Mutations)