samedi 22 octobre 2016
Dans un pays normalement gouverné par des personnes qui ont encore un cœur, un deuil national de plusieurs jours aurait été décrété depuis le soir de l’horrible accident de train d’Eséka, le vendredi 21 octobre 2016.
Mais cette nuit-là, les boîtes de nuit étaient ouvertes, les snacks-bars bruyants aussi. Des compatriotes présentaient fièrement le programme de leur week-end joyeux et arrosé dans les réseaux sociaux.
Les radios et télévisions diffusaient sans sourciller leurs émissions de divertissement, comme si de rien n’était. La télévision publique nationale a continué à annoncer l’agenda des spectacles du week-end.
Un ministre est passé à la télé, et a utilisé le mot « incident » pour désigner ce qui s’est passé à Eséka.
On va même disputer une finale de football féminin à Yaoundé le samedi 22 octobre 2016 (lendemain du drame), pour clôturer en joie une saison tirée par les cheveux.
Le Cameroun ne porte pas le deuil. Il ne s’est rien passé de bien grave.
Pauvre pays !
Par Charles MONGUE-MOUYEME(facebook)