jeudi 28 décembre 2017
1 302 milliards de F ! Cela représente près du tiers de 4 513,5 milliards de F, le montant du budget de l’Etat du Cameroun pour l’exercice 2018 qui a été promulgué le 20 décembre dernier par le président de la République.
Ces 1 302 milliards de F sont pourtant l’équivalent du manque à gagner des caisses de l’Etat du Cameroun, comme le révèle le rapport 2016 sur l’état de la lutte contre la corruption dans notre pays par la Commission nationale anti corruption (CONAC).
Cela peut paraître comme une fiction, mais venant de cette institution, mise sur pied par le président de la République, Paul Biya, qui a fait de la lutte contre cette gangrène une priorité, fait simplement frémir.
De l’argent qui aurait donc dû se retrouver dans les caisses de l’Etat, mais qui, hélas, profite plutôt à quelques individus. On peut bien imaginer le nombre de kilomètres de routes que les pouvoirs publics auraient pu bitumer avec cette somme et désenclaver de nombreuses villes et des villages de notre pays. On peut voir le nombre d’établissements scolaires qui auraient pu être construits sur l’ensemble du territoire et lutter ainsi efficacement contre l’analphabétisme.
Voire le nombre de structures hospitalières de référence qui auraient pu être bénéfiques à notre pays en vue de prodiguer des soins de qualité aux populations et augmenter ainsi l’espérance de vie dans notre pays. Nous préférons à ces secteurs sociaux de base, l’usage que l’Etat aurait pu faire de tous ces fonds qui ont malheureusement servi à l’usage de quelques individus sans foi ni loi. Il apparaît plus que jamais nécessaire aujourd’hui de poursuivre la lutte contre la corruption.
Le président de la CONAC, Dieudonné Massi Gams l’a souligné lors de la présentation du rapport sus-évoquée. Cette action ne doit pas être l’action de la CONAC seule, voire des institutions mises sur pied par les pouvoirs publics. Il s’agit d’une action collective qui nécessité donc l’implication de tous les Camerounais, à tous les niveaux et sans distinction aucune. Il est en effet difficile de croire que la victoire contre cette hydre que constitue la corruption ne peut être remportée que par la seule action des pouvoirs publics.
Car il convient de rappeler les graves conséquences que ce fléau a déjà eues sur notre pays. Les moindres n’étant pas le classement, très peu élogieux, deux années de suite (1998 et 1999), de pays le plus corrompu du monde, selon l’indice de perception de la corruption d’une organisation non gouvernementale spécialisée en la matière, Transparency International, pour ne pas la nommer.
Des efforts ont depuis lors été déployés par les pouvoirs publics. Ceux-ci peuvent-ils sortir seuls le pays de cette situation ? Assurément non ! Il semble donc urgent pour chacun, à quelque niveau que ce soit, d’en faire une affaire personnelle.
Par Jean Francis BELIBI(CT)