jeudi 20 octobre 2016
Célestin Lingo, également connu sous le nom de plume de Daniel Rim, a définitivement rangé cette plume. Le doyen du journalisme s’est éteint ce 18 octobre en France, emporté par une maladie contre laquelle il luttait depuis des années, a appris Cameroon Tribune de sources concordantes. C’est une grande figure du métier qui s’en va ainsi, laissant le souvenir de billets savoureux, d’articles écrits avec recherche, de plume de maître, pour tout dire. L’homme s’était peu à peu retiré du métier il y a quelques années déjà, laissant orphelins les amateurs de son style mordant. Mais il n’a pas été oublié. De nombreux hommages lui sont d’ailleurs rendus depuis hier sur les réseaux sociaux.
« Je le connaissais depuis très longtemps. C’était un journaliste exigeant, rigoureux, qui aimait dire la vérité sans méchanceté, et qui n’avait pas peur », se souvient Jean-Baptiste Sipa, autre doyen de la profession. Il ajoute que feu Célestin Lingo « était fidèle aux valeurs professionnelles, et avait une vision politique et sociale que peu de journalistes africains ont ». Les deux hommes ont en commun d’avoir travaillé pour « Le Messager » – et d’être nés la même année, 1938 – mais Célestin Lingo a aussi fait valoir ses talents à Cameroon Tribune et à l’étranger, spécialement en Côte d’Ivoire.
Ancien du collège Libermann, Célestin Lingo a également fréquenté les bancs de l’Ecole supérieure de Journalisme de Lille. L’homme s’impliquera aussi grandement dans la marche et la régulation de la profession, notamment au sein de l’Union des journalistes du Cameroun (Ujc), dont il a été une fois président.
« J’en garde d’abord le souvenir d’un aîné bienveillant, et d’un professionnel méticuleux et rigoriste dans son travail », explique Jacques Dobell, de la rédaction du « Messager », avant d’ajouter : « Il n’aimait pas les écarts de langage ou autres. C’était un père, capable de donner une bonne éducation partout où il était ».