mardi 10 février 2009
ILS ONT DIT LEUR DESARROI APRES LEUR RENCONTRE DE LA 17EME JOURNEE
Le nul arraché par l’Aigle de la Menoua devant As Matelots dimanche peut être considéré comme une grosse performance. Tant les joueurs qui ont disputé à Douala ce match de la 17ème journée de l’Elite One avaient le moral dans les chaussettes.
A la fin de cette confrontation qui s’est soldée par un score vierge, ils ont crié leur misère, affirmant par exemple qu’ils avaient joué le ventre vide. En réaction à la réprobation de certains de leurs supporters, mécontents de la qualité du spectacle offert. « Les joueurs n’ont tout simplement pas mangé. Depuis un certain temps, nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Nous n’avons vraiment rien. Il nous manque la motivation financière. Ça fait au moins trois mois que ça dure. Nous avons été abandonnés par nos supporters de Dschang et des autres localités du Cameroun. On nous met la pression sans savoir ce qui passe dans la maison », révèle Embomana Jévis, l’un des milieux défensifs de l’Oiseau de la Menoua.
Emmanuel Ondoua , le capitaine, confirme les dires de son coéquipier : « je n’ai pas envie de cacher, comme d’habitude. Je vais dire la vérité : depuis hier, on n’a pas mangé ». Il affirme qu’aucune promesse n’a été faite aux joueurs. Ceux-ci affirment qu’ils ne percoivent plus de primes.Encore moins leurs salaires. Pierre Nguefack, l’un des principaux dirigeants du club, leur avait demandé d’attendre. En vain jusqu’ici. « Je ne fais plus confiance à personne », a décidé Ondoua Eder. « Nous jouons juste pour l’honneur et pour finir ce que nous avons commencé. Nous avons décidé d’emmener cette équipe le plus loin possible. Avec ou sans le consentement des dirigeants », lance Embomana.
Dimanche après-midi, « El Pacha » était managé par Soné Penda, l’adjoint de Michel Wamba. « On ne sait pas où est passé l’entraîneur principal », ont répondu les joueurs interrogés. Alors que le président de l’Aigle de Dschang le disait « malade ». Celui-ci confirme les difficultés matérielles des joueurs. Mais précise que seules les primes d’entraînement et de matches gagnés n’ont pas été versées. « Les joueurs ne sont plus rémunérés depuis seulement quatre matches », se défend-il. Il explique la disette par le fait que tout repose sur ses épaules. Il épargne les élites, mais pointe un doigt accusateur sur les autorités administratives de la Menoua. Le préfet de ce département, est, selon lui « de ceux qui tentent de le déstabiliser. » Une situation préoccupante pour cet « africain » appelé à défendre les couleurs du Cameroun en compétition continentale dans les prochaines semaines.
Par Arnaud Ntchapda (le jour)