mardi 1er septembre 2009
Le monument dressé en mémoire de ce personnage historique est décapité depuis une semaine.
Dans la foulée de la vague des catastrophes qui a frappé le pays, ces derniers jours, un événement est resté anodin. La statue de Charles Atangana, construite en face de la Sonel centrale de Yaoundé, est sans tête. Les témoignages concordent pour situer la date de la découverte de ce macabre symbolique au matin du 24 août dernier.
L’ambiance est plutôt habituelle ce lundi matin dans les jardins qui abritent le monument construit en 1979 par Gidéon Mpando. Les visiteurs du jardin sont pour la plupart indifférents. Au pied de la statue, quelques miettes de béton traînent encore. Les agents d’entretien de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) trouvés sur les lieux refusent de répondre à nos questions. Pour Elvis Kenmegne, l’un des visiteurs du jardin, « cet acte, s’il est humain, est condamnable, parce que Charles Atangana fait partie de l’histoire du Cameroun. »
Qui avait intérêt à voir sa tête sauter ? Au poste de police situé en face du jardin, l’hypothèse de sabotage est écartée. Un inspecteur, qui a requis l’anonymat, explique : « C’est la pluie qui serait à l’origine de cet incident. La tête avait d’abord sauté pour une première fois sur cette statue il y a peu de temps. Elle a été mal rafistolée. Nous l’avons découverte au sol au matin du lundi 24 et avons signalé à la CUY qui a fait un constat sur les lieux ». A la CUY, aucun responsable approché dans les services techniques n’a voulu en dire plus. Ces derniers attribuent plutôt la responsabilité de la gestion des monuments au ministère de la Culture.
Entre-temps, la statue de Charles Atangana, le dernier chef supérieur des Ewondo et Bene décédé le 1er septembre 1943 à l’âge de 60 ans, attend désespérément une tête.
Par Charles Le Grand TCHAGNENO