jeudi 8 janvier 2009
Catherine Ngah a rendu l’âme à l’Hôpital central dimanche après des coups portés par Anatole Ngono.
Un changement tragique s’est produit au quartier Mokolo chez Benoît Onomo, le cousin de Catherine Ngah, deux jours après les festivités du nouvel an. Des pleurs, des cris y drainaient le voisinage. Sur un matelas, une dame, la quarantaine, vêtue d’un kaba ngondo, un foulard entourant la figure, n’a plus l’air de s’intéresser à la vie autour d’elle. Emerentine Ngono, 42 ans, revendeuse de vivres au marché Mokolo, cousine de la défunte, relate les faits. "Lorsque le fils de ma cousine m’a annoncé : tonton Ngono a tapé sur maman jusqu’à l’évanouissement. J’ai couru là-bas au Camp Yeyap. Je l’ai trouvée en épave. Elle m’a dit : Ngono m’a tapée au bas ventre, je ne sais avec quoi. Tire mes pieds, tire mes doigts, masse-moi." Et de poursuivre : "Ma cousine a une grossesse d’environ trois mois ".
Rapportant les propos d’une voisine, Emerentine révèle que tout serait parti d’une querelle. En fait, Anatole Ngono Ekani aurait demandé à sa copine, avec qui il vit depuis six ans environ au Camp Yeyap, de lui donner l’acte de naissance de leur enfant, (le seul garçon de trois ans qu’ils ont eu). La défunte aurait alors refusé et la querelle se serait installée. " Quand le gars a alors vu que ma sœur lui lançait les mots choquants, il a commencé à la taper. Il a voulu fermer la porte. La femme du bailleur s’est interposée pour lui dire de ne pas fermer la porte. C’est alors qu’il l’a tirée dehors pour l’assommer."
" Quand je suis arrivée, le corps de ma sœur était déjà glacée, poursuit Emerentine. J’ai dit à l’enfant : va à la maison appeler mon frère aîné et au marché, tous ceux qui me connaissent". C’est donc avec l’aide de ce frère, que Catherine Ngah sera conduite à l’hôpital Central avant d’être acheminée à la maternité. " Dès qu’on veut lui prendre la tension, le médecin me regarde, il ouvre les yeux de ma sœur, il me regarde, il sort…Elle n’arrivait pas à bien répondre aux questions du médecin, car elle avait de la peine à articuler les mots. " Néanmoins, "Il m’a tapée quelque chose au bas ventre ", seraient les derniers mots que Catherine Ngah aurait prononcés au médecin.
Anatole Ngono Ekani, vendeur de canne à sucre, serait un copain brutal et violent. Il y a environ un an, il aurait violemment battu sa copine. La défunte aurait alors porté plainte au commissariat du 2ème arrondissement de Mokolo. Sa sœur cadette, J.M, élève en classe de 4ème, habitant avec leurs parents à Oyom Abang, précise : " Nous ne sommes pas surpris par cet acte de mon frère aîné. Il nous grondait le plus souvent, menaçait notre mère ". Vers 17h, dimanche, Anatole Ngono a été arrêté par les éléments de la force de l’ordre et transféré à la Division de la police judiciaire du Centre.
Hier au service des recherches et des enquêtes criminelles, le commissaire de police Ondo a pu confirmer à Mutations l’information selon laquelle Anatole Ngono Ekani est arrivé à leur service le 3 janvier 2009. Au secrétariat de la Pj, Anatole Ngono Ekani est enregistré au bordereau mais un enquêteur n’est pas encore commis à son sujet.
Par André T. Essomé Essomé