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Vers une reformulation de l’éthique démocratique universelle

jeudi 10 mars 2011


B – Transcendance des solidarités négatives

Rien d’autre sinon la perception de l’urgence d’une évolution presque obligatoire vers un autre monde prenant en compte d’autres réalités plus pressantes, ne peut expliquer la démarche du conseil de sécurité sur le dossier Libyen. Le fait que les décisions du conseil aient été adoptées à l’unanimité de ses quinze membres est historique et révélateur de craintes sérieuses ressenties par la communauté des êtres humains, face aux massacres perpétrées par le régime moribond du dictateur de Tripoli. Tous les membres ont dû se souvenir du précédent du régime d’Adolphe Hitler, pour se ranger sans réserve, dans le train de la condamnation dure et salutaire de ces massacres. Les images d’un régime bombardant ses propres populations avec des avions de guerre depuis le ciel, ont rappelé avec cruauté, larmes et remords, les ravages des bombardements aveugles du conflit de 1939-1945. Depuis la création de l’Onu en 1945, c’est la première fois que l’on assiste à la folie d’un dirigeant appelant ouvertement à la guerre civile dans son pays.

La parallèle ne vaut pas toujours la peine, mais ceux qui ont oublié qu’en Côte d’Ivoire, le problème de fond, l’origine de la crise, se situe dans la volonté d’exclusion ethnique qui a entraîné la guerre et l’intervention de l’Onu, comprendraient mieux par cette sortie du conseil de sécurité, l’étendue des compétences et des possibilités d’action de la communauté humaine face à des situations graves de menace sur la paix et la sécurité internationale. Certes, la critique des actions et des décisions au regard des discriminations selon les situations, demeure acceptables et même souhaitables, mais la projection globale des politiques stratégiques à long terme n’exclut personne ni aucun régime, pour des sanctions et un attelage obligé à l’éthique nouvelle en gestation. Le vote de la Chine aura été remarquable, de même que celui de la Russie , deux pays habitués à jouer la restreinte voire les trouble fête, au nom d’une réminiscence de la compartimentation idéologique du monde.

Nous sommes rendus dans le cas de la Libye , à une situation qui, à travers l’engagement du conseil de sécurité, botte en touche toutes les réserves des grandes puissances, et remet en cause les réserves formulées par tel ou tel Etat, sur le traité de Rome instituant la Cour pénale internationale. On sait que les Etats-Unis n’ont pas ratifié le traité, préférant entrer dans une série de conventions particulières avec des Etats triés sur le volet. Demain, ni Israël traditionnellement protégé par les Etats-Unis, ni les Etats-Unis eux-mêmes, n’échapperont à une mise en cause automatique et sévère en cas de dérapage ouvert attentatoire à la constance de la paix et de la sécurité internationale.

Ce qu’il faut comprendre parfaitement, c’est la volonté d’aller au-delà des résistances et des particularismes qui ont ruiné, freiné, ou gêné l’évolution harmonieuse des normes et des valeurs cardinales de coexistence entre les nations, et de protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales. La tentation d’érection des spécificités comme frein à la proclamation et à la valorisation de l’universalité des grands principes, va apparaître comme l’expression d’une véritable bêtise voire d’une perdition totale. Comment devra-t-on classer ou juger cette déclaration du professeur camerounais qui, face à la réalité de la spoliation du continent par une clique de dictateurs gérontocratiques, ethnocratiques, autocratiques et obscurantistes, n’a trouvé de parade que cette spécificité identitaire d’africanité ? Cela ressemble à un saut en arrière dans la préhistoire, à l’heure de la navette spatiale, de la conquête de la planète Mars, et de la téléphonie mobile.

Il s’agit en fait pour l’Onu dorénavant de reprendre, pour mieux les affirmer et les consacrer, les directives thématiques et doctrinales qui constituèrent les ambitions objectives des fondateurs de la Charte en 1945. Staline, Churchill et Roosevelt avaient vécu la guerre, le désordre, les massacres. Les trois dirigeants avaient vu la société des nations (Sdn) créée par le traité de Versailles, lequel mit fin à la guerre de 1914-1918, tomber en désuétude. Les trois dirigeants puissants de l’époque mesuraient le chemin parcouru, les affres rencontrés, et les perspectives pour l’humanité. Les trois dirigeants avaient une claire conscience des causes de la guerre et de l’origine de la haine entre les nations et les peuples. Ils savaient ce qu’il fallait faire, ce qu’il fallait pour l’humanité et les générations futures en termes de cadres institutionnels et d’articulation diplomatique. La rédaction de la charte de l’Onu ne fut ni un hasard, ni une extrapolation gratuite et fantaisiste. La charte adoptée à San Francisco, était et demeure futuriste par certains aspects, bien qu’il a fallu l’approfondir, la compléter, et l’étendre comme par exemple avec la déclaration universelle des droits de l’homme et des libertés fondamentales adoptée par l’Assemblée générale en 1948, et des deux protocoles additifs, l’un relatif aux droits civiques et politiques, et l’autre relatif aux droits économiques et sociaux.

Le conseil de sécurité fait œuvre utile, bousculé et interpellé par une cascade de révolutions, qui a sonné le réveil de ce qui, dans l’être humain, semble coûter le plus cher et mériter tous les sacrifices. Cette liberté, la liberté exigée de Tunis au Caire, de Tripoli à Djedda, et bientôt au sud du Sahara chez les colonies françaises, porte l’estampille des préceptes cristallisés depuis 1945 dans la charte de l’Onu. Le monde comprendra bientôt que pour les riches et pauvres de Chine, riches et pauvres des Etats-Unis et de Russie, les riches et pauvres de Dakar et de Brasilia, la liberté a une même évidence sentimentale et normative, celle fondée sur la quête légitime de considération. Partout, c’est le citoyen affamé ou rassasié, qui demande à participer à la construction du cadre institutionnel et politique de son destin, par le bulletin de vote libre. Il n’y a ni Afrique ni Amérique, il y a le monde. Il n’y a ni Africain ni culture africaine, ni Indien et culture indienne. Il y a une culture et des principes de l’être humain, du citoyen du monde, de l’animal planétaire devenu esclave de la technologie. Comme le proclamait ce manifestant égyptien de la place Tarhir, “ la démocratie est le plus sûr des investissements ”. Le célèbre professeur camerounais ne dit pas où se trouve le téléphone mobile qui porte la couleur de la culture africaine, ni la voiture qui est réservée à un peuple quelconque de la planète. Comprenons une fois pour toute que la puce de notre téléphone portable correspond à un modèle technologique universel, épousé par tous les scientifiques de toute la planète. Il en est de même pour la liberté et la démocratie, et de même pour les grands principes incontournables qui assurent leur légitimité internationale.

La Communauté humaine fera le saut, avec le mouvement irréversible issu de cette succession de révolutions que les Africains surtout tardent à épouser intégralement et honnêtement. C’est de l’appel à un être humain nouveau dont les exigences de bien-être, résistent à toutes les corruptions et à toutes les déformations villageoises et sectaires. On veut ici voter librement, même si demain on décidera de changer et de rechanger des gouvernements. Pour une fois, on a compris à New York, cathédrale de la diplomatie planétaire à travers le siège de l’Onu, qu’il faut appliquer intégralement cette charte. Les sirènes des particularismes vont se taire, et laisser avancer le monde une fois pour toute vers le destin unificateur des doctrines, des idéologies et des besoins de bonne gouvernance. (A suivre)

Par Shanda TOMNE

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