mardi 13 avril 2010
Lucy Asuagbor a été officiellement présentée vendredi dernier par le gouvernement camerounais.
Elle est magistrate hors hiérarchie et depuis 2002, présidente de la Cour d’Appel de son Sud Ouest natal où Mme Lucy Asuagbor a vu le jour le 16 septembre 1951. Celle qui est également membre du Conseil supérieur de la magistrature depuis 2004 a la particularité d’avoir exercé dans les deux systèmes judiciaires que compte notre pays. En présentant officiellement sa candidature au poste de membre de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples vendredi dernier à Yaoundé, Henri Eyebe Ayissi, le ministre des Relations extérieures, a indiqué qu’elle a le profil de l’emploi.Elle a fait l’essentiel de sa carrière dans la partie francophone de notre pays jusqu’au poste de présidente du Tribunal de grande instance du Wouri à Douala de 1998 à 2001. Une carrière que celle qui est à l’époque jeune magistrate sortie de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) a commencé en 1979 à Bafoussam. Elle va ensuite parcourir les villes de Bamenda et Bertoua, puis Douala, avant d’être désignée Vice présidente de la Cour d’Appel du Sud Ouest à Buéa en 2000.
Face aux chefs de missions diplomatiques des pays membres de l’Union africaine qui ont pris part à la soirée de présentation officielle de la candidature de Mme Lucy Asuagbor, Henri Eyebe Ayissi a notamment indiqué qu’il s’agissait d’un choix mûrement réfléchi de la part des pouvoirs publics camerounais. L’élection prévue les 22 et 23 juin prochains permettra de pourvoir à l’un des 11 postes de commissaire vacant. En effet, c’est à la suite de la démission de la titulaire mozambicaine que le Cameroun a décidé de la présentation de la candidature de Mme Lucy Asuagbor. Il faut indiquer que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples est composée de 11 commissaires et tient deux sessions annuelles (mai et novembre) à son siège de Banjul en Gambie.
Cette Commission a pour missions, de promouvoir les droits de l’homme et des peuples, assurer la protection des droits de l’homme et des peuples, interpréter toute disposition de la Charte et exécuter toutes autres tâches qui lui seront éventuellement confiées par la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine. On pouvait d’ailleurs comprendre les attentes de la candidate camerounaise, elle qui, en cas d’élection, souhaite " œuvrer à l’élaboration des mesures de lutte contre l’impunité, lutter pour une plus accessible, plus abordable, pour l’indemnisation des victimes de violation des droits de l’homme… ", et ce en synergie avec les autres membres. Le Cameroun a signé la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples le 23 juin 1987, l’a ratifié le 20 juin 1989 et les instruments de ratification ont été déposés le 18 septembre 1989.
Par JFB (Mutations)