lundi 15 août 2011
Injustice ! C’est le journal en ligne Camfoot qui a eu la primeur de cette information. Jean Louis Alima Garcia, est dans les geôles depuis plus de deux semaines. De père camerounais et de mère colombienne, l’homme aurait été « mis en gage » pour une somme de 26 000 euros représentant les frais de préparation des Lionceaux au Vénézuela.
L’aventure colombienne des bébés Lions continue son bonhomme de chemin avec son lot de surprises, de mésaventures mais surtout de scandales. La dernière en date vient de ce Camerouno-Colombien qui défraie la chronique depuis quelques jours, à cause d’une histoire rocambolesque. Selon les informations recueillies par nos confrères de Camfoot, l’homme vit actuellement le martyr dans les geôles de la police colombienne. Tout commence en février dernier lorsque les Lionceaux se qualifient pour la coupe du monde Junior prévue en Colombie. Ce Camerounais vivant en Colombie arrive au pays pour rendre visite à sa mère. Il va profiter de ce séjour dans la capitale camerounaise pour proposer ses services de guide à la fédération camerounaise de football (Fécafoot) et au ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep). Puisqu’il s’exprime parfaitement en espagnol et connaît bien la Colombie , les responsables de ces deux institutions acceptent sans hésiter.
Certains responsables de la Fécafoot soutiennent même qu’avant ce mondial des moins de 20 ans, on l’avait déjà aperçu plusieurs fois au siège de l’instance faîtière du football camerounais. « Lorsqu’il arrivait, il fonçait directement dans le bureau du sg et il discutait pendant quelques heures, puis il repartait », confie sous anonymat une source proche de la Fécafoot. Nos confrères de Camfoot précisent plutôt qu’Alima était régulièrement « en compagnie du directeur administratif des équipes nationales de football (Daenf) dans son véhicule sillonnant les rues de la capitale ».
Mystère
Comme on pouvait s’en douter, Louis Alima Garcia va être sollicité pour accompagner l’équipe de Martin Ntoungou Mpilé au Vénézuela pour la dernière phase de sa préparation avant la coupe du monde. Au Vénézuela, il joue le rôle de guide, d’interprète et devient tout naturellement l’interface entre ses compatriotes et les Vénézuéliens. Parfaitement à l’aise dans ces petites fonctions, c’est lui qui va finalement négocier les matches amicaux, les stades d’entraînement, les hôtels…
A la fin du stage et au moment de rallier la Colombie pour prendre part à la compétition proprement dite, l’argent n’est toujours pas arrivé du pays. Où est passé le budget alloué à la participation des Espoirs à cette compétition ? Mystère ! En fait, le Cameroun doit verser pour l’ensemble des prestations 26.000 euros (environ 17 millions de fcfa), pactole qui n’est pas disponible pour le moment. C’est la panique dans la tanière. Le staff technique est aux abois ; les joueurs confondus par cet autre tour de magie. Les responsables de l’hôtel décident alors de prendre un membre de la délégation camerounaise comme caution. Leur choix est tout de suite porté sur Jean Marie Ngaba, un des cadres de la Daenf.
Croyant éviter la honte à son pays et voulant permettre à ses compatriotes de continuer leur préparation de la coupe du monde en toute sérénité, Louis Alima Garcia se porte caution. La délégation camerounaise quitte donc le Vénézuela en rassurant ce dernier de ce que l’affaire doit être réglée dans les 24 heures. Confiant, l’homme ne se doute de rien. Mais depuis plus de deux semaines, pas de nouvelle de la partie camerounaise. Entre temps, Alima Garcia a été placé en détention dans une prison au Vénézuela. Las d’attendre le payement de leurs frais, les dirigeants de l’hôtel font part de la situation à la fédération vénézuélienne de football. Cette dernière porte l’affaire auprès de la fédération colombienne de football. Courroucée, celle-ci s’indigne de ce qu’on ait laissé un pays jouer la coupe du monde alors qu’il n’a pas pu régler son ardoise, pire, laissant souffrir un innocent. « La fédération colombienne a interpellé vendredi dernier les responsables de la délégation camerounaise ici en coupe du monde, qui ont à leur tour saisi le ministre des Sports. Malheureusement, dans la délégation, chacun fuit le sujet comme la peste », rapporte Camfoot.
Brisant le silence, Emmanuel Wonyu, le secrétaire général du Minsep se veut rassurant : « le ministre des Sports est déjà informé de cette situation. La mère de monsieur Alima est d’ailleurs allée rencontrer le ministre il y a trois jours. Je crois que les dispositions sont en train d’être prises pour que ce monsieur retrouve la liberté. Je crois que l’argent sera envoyé à l’Ambassade du Cameroun au Brésil pour que l’affaire soit réglée », a-t-il expliqué. Des assurances qui n’évacuent pas pour autant la question centrale de ce scandale : qu’a-t-on fait de l’argent du séjour des Lionceaux au Vénézuela pour qu’un innocent se retrouve à moisir en prison ? Affaire à suivre !
Par Christian TCHAPMI(Le Messager)