samedi 7 mars 2009
Des affrontements ont opposé vendredi des étudiants et la police anti-émeute à Nairobi. Les étudiants manifestaient contre la mort d’un étudiant dans un rassemblement la veille après le meurtre du fondateur de la Fondation Oscar et un autre membre de cette ONG, par un commando d’hommes en costume sombre, en pleine journée près de l’université de Nairobi. Cette ONG avait dénoncé dans un rapport l’attitude de la police Kényane après toute une série d’assassinat dans le pays. Le rapporteur spécial des Nations unies, Philip Alstonsur, réclame une enquête indépendante sur cet assassinat.
La police anti-émeute se protège des jets de pierres lancées par les étudiants de l’université du Kenya, à Nairobi, le 6 mars 2009.
Le calme est revenu vendredi soir. Dans la journée, pendant près de trois heures, les étudiants ont manifesté sur la route de Steinhouse. Une centaine de policiers de l’unité spéciale de la DSU forment un cordon entre les bâtiments de l’internat et les salles de classe, où les étudiants se dissimulent.
« Kibaki doit partir, le porte-parole du gouvernement doit partir », crient-ils. Ils lancent des pavés, des bouteilles en verre, et la police réplique en tirant des grenades lacrymogènes. De temps en temps, ils frappent quelques jeunes isolés qui tentent de les braver.
Plusieurs camions sont arrivés pour apporter des munitions. Des jeunes filles passent et se mettent à courir, tandis que les policiers brandissent leurs armes en riant pour leur faire peur.
Depuis jeudi soir, l’université est en émoi après la mort de l’un des leurs, alors que la police arrivait pour récupérer les cadavres des deux activistes des droits de l’homme abattus en pleine rue, entre l’université et la résidence présidentielle.
Les étudiants s’étaient regroupés pour protester contre les exécutions extra-judiciaires. Les policiers ont tiré à balles réelles faisant deux blessés, dont un qui est mort pendant la nuit.
Aujourd’hui, aucun blessé n’est à déplorer, mais les étudiants comptent recommencer les jours suivants, à bloquer la route et à manifester.
Par RFI