mercredi 24 décembre 2008
Le chantre du soul Makossa a donné un spectacle grandeur nature dans la nuit du 22 au 23 décembre au village du Fenac.
La seule annonce de la présence sur les planches de Manu Dibango a suffi à faire de son spectacle, celui le plus couru de la 7ème édition du Festival national des arts et de la culture. Une démonstration de force du père du Soul Makossa qui a été précédé d’un cocktail de sonorités de la forêt équatoriale, des hauts plateaux de l’ouest… Des prestations suivies d’un défilé de mode de haut vol des stylistes présents à ce rendez-vous culturel qu’est le Fenac. Ce, avant l’entrée triomphale de Manu sur scène.
Dans sa chemise afritude, son saxophone bien ajusté autour du cou, Manu est introduit par André Manga. Pascal Pierre qui a servi de passerelle a tout de même eu le temps d’irriter la foule qui attendait des heures durant, l’homme au saxophone doré. Les chœurs que sont Queen Eteme, Coory du groupe Macase, Kaïssa Ndoumbé et Hélène des Nubians se positionnent. Et c’est " Somaloba " qui est repris en chœur par une foule en liesse. La gestuelle du grand Manu force l’admiration. Cavaye Yéguié Djibril et ses homologues maliens et tchadiens ainsi que le panel des personnalités présentes acclament la star internationale. Et c’est le prologue de ce passage qui durera plus d’une heure, sans que le public ne se lasse.
Myriam Makeba
" La nuit s’étend sur le village " s’invite sur scène alors qu’à Maroua, elle était déjà grandement entamée. Personne ne semble s’en rendre compte. Le titre est savamment joué par l’orchestre du groupe Macase. Si bien qu’on pense être en train d’écouter un enregistrement. Que non ! La preuve : Manu invite Talla André Marie sur scène, " pour jouer de la guitare ". " Sango Yesu Christo " est exécuté avec une dextérité hors du commun. Talla André est honoré, sa mine traduit à suffisance son enthousiasme. Surtout lorsque Manu invite l’assistance déjà en extase, à rendre un hommage à Myriam Makeba. " Makalapati " est repris par les dames de " chœur ". Gino Sitson est appelé pour accompagner l’hommage. John Hanestan s’empare du saxo, James Powel est à la trompette, et Manu s’installe au piano, l’instrument de ses premiers amours.
La suite est un cocktail de sonorités qui se mêlent aux percussions et instruments… Le public exulte de joie. " C’est quand même la première fois qu’on a un spectacle avec un podium de cette envergure. Il faut comprendre pourquoi les gens sont aussi nombreux et suffisamment contents " confie Saïdou Mohamadou, opérateur et animateur culturel à Maroua. Un sentiment que semble avoir partagé Manu qui a invité en apothéose à sa prestation, Jay Lou avec qui le grand Manu a déroulé le " soul Makossa ". Y avait-il meilleur choix pour achever le passage de Manu Dibango. Un passage qu’a suivi Cavaye Yéguié et ses hôtes. Lesquels se sont retirés autour de minuit. Laissant à la tribune la Ministre de la culture Ama Tutu Muna, Amadou Ali le vice premier ministre et son épouse. Lesquels ont suivi en apothéose Krotal et de nombreux autres artistes en prenant le rendez-vous dans deux ans. Le lieu reste encore à déterminer. La ministre de la Culture renvoyé la responsabilité de déclarer le lieu de cette ville hôte au président de la République et au premier ministre.
Dieudonné Gaïbaï(mutations)