jeudi 26 décembre 2013
Ils ont dénoncé l’ingérence de la ministre des Arts et de la Culture lors d’un sit-in organisé mardi dernier.
Le 23 décembre dernier, Ama Tutu Muna, ministre des Arts et de la Culture a invalidé l’élection de Ndedi Eyango au poste de président du conseil d’administration de la Socam (Société camerounaise de l’art musical). La Minac a donc retiré toute légalité à cet exécutif formé les 2 et 3 novembre derniers. Elle appuie sa décision sur des « irrégularités » constatées, selon elle, à posteriori des élections.
Suite à cette dure sanction, où elle annonce la constitution du comité ad-hoc qui gèrera les affaires courantes de la société, le Prince des montagnes et ses pairs ne sont pas restés inactifs. Au lendemain de la tombée de cette décision du Minac, soit le 24 décembre, ils ont organisé un sit-in au siège de la Socam pour contester cette mesure.
« Elle a personnellement assisté à l’assemblée générale, en nous conseillant de prendre l’argent qu’on nous donne, mais de voter utile ; il est inadmissible qu’elle soit la première à dire que les règles n’ont pas été respectées. Si elle s’était fait représenter, on pouvait comprendre. Mais à partir du moment où c’est elle-même qui était là, on comprend qu’elle veut nous induire en erreur », dénonce Michel Takam du groupe Takam II. Et Ngoye Jeca, artiste musicien et chanteur réplique : « Je faisais partie du comité électoral qu’elle accuse d’avoir laissé passer des irrégularités. J’ai vu comment ça se passe, j’ai participé à la tenue de l’élection, elle a assisté à son organisation. Le comité n’a reçu aucune pression pour favoriser un quelconque candidat. Donc je ne peux pas accepter qu’on maltraite les artistes de la sorte ».
Un mémorandum signé au sortir de ce mouvement d’humeur dénonce l’ingérence ministérielle dans les activités de la Socam. Bien avant que ne tombe cette décision visant à mettre Ndedi Eyango à qui les artistes chantaient le jour de son élection « On est fatigué vient nous sauver », hors-jeu, une mise en demeure lui avait été servie. A cette interpellation le 13 décembre dernier, il a tenu à s’expliquer. « J’ai eu à fournir toutes les pièces requises par les statuts et règlement qui régissent la Socam, conformément à l’article 4 du code électoral ».
Avant de poursuivre que son dossier de candidature et ceux de la liste qu’il conduisait ont bel et bien été validé. Sur sa double nationalité, le Montagnard mentionne : « en plus des pièces exigées, le comité électoral m’a exceptionnellement demandé de lui produire un certificat de nationalité camerounaise ». Tant d’arguments qui font affirmer à Ndedi Eyango que : « mon statut de président du conseil d’administration de la Socam est légal ».
Par Melanie AMBOMBO (Mutations)