Socam : Guerre ouverte entre Raymond Tchengang et Odile Ngaska

Les deux anciens complices sont au tribunal pour vider leur querelle devant le juge des référés.

Ce qui avait d’abord apparu comme un simple litige entre la présidente du conseil d’administration de la Socam et un administrateur de cette société de droits d’auteur s’est mué en conflit ouvert, puis en procès public entre Odile Ngaska et Raymond Tchengang au fil d’un échange de courriers entre l’artiste et le promoteur culturel. C’est une lettre datée du 5 septembre 2011 envoyée par ce dernier à madame la PCA qui met le feu aux poudres.

Dans ce courrier, l’administrateur élu de la Socam qu’il est demande à Odile Ngaska que compte tenu des « faits d’une gravité extrême » portés à sa connaissance, de lui fournir par retour de courrier, « tous les éléments d’ordre administratif et financier (me) permettant de vérifier et de juger les conditions dans lesquelles sont conduites les affaires sociales depuis la création de la Socam... ».

Pour justifier cette demande, l’administrateur Raymond Tchengang évoque des informations en sa possession qui font état d’une impasse financière à la Socam, avec une perte cumulée de plus de 200 millions de F CFA et un passif de plus de 300 millions de F CFA. Mais, Odile Ngaska ne prend pas les choses avec l’humilité attendue et pour toute réponse, sert à « l’Inquisiteur » Tchengang le 19 septembre suivant, une « demande d’explication » dans laquelle elle menace l’imprudent curieux de sanctions disciplinaires.

Le lendemain 20 septembre, Raymond Tchengang réplique. Le verbe est un peu plus haut, les accusations plus précises, et les demandes initiales réitérées avec force : « au lieu des peccadilles auxquelles vous semblez vous accrocher en désespoir de cause, il aurait suffi pour apaiser les craintes ô combien légitimes de l’administrateur que je suis, de produire les comptes certifiés concernant une société dont vous donnez la fâcheuse impression d’ignorer qu’il ne s’agit pas d’un bien personnel », assène ce dernier dans son courrier à la demande d’explication de madame la PCA

Six mois plus tard, deux conseils d’administration tenus le même jour, l’un ordinaire et l’autre extraordinaire, accouchent entre autres résolutions, celle de révoquer Raymond Tchengang de son mandat d’administrateur de la Socam. Dès lors, les hostilités sont ouvertes et portées sur la place publique et devant les tribunaux. Huissiers, avocats et juges se saisissent désormais de l’affaire Tchengang - Ngaska aux fins de droit car, le mécène culturel conteste la validité de ces deux conseils et demande que lui soit remis par voie d’huissier, l’ensemble du dossier ayant servi de base aux deux réunions du conseil d’administration du 7 mars 2012.

La Socam s’opposant à ces prétentions au motif que le demandeur n’a pas qualité, le juge des référés saisi a rendu le 23 août 2012 une ordonnance aux termes sans équivoque : « recevons le requérant en sa demande ». Ce qui veut dire que Raymond Tchengang est bel et bien fondé pour réclamer les documents dont il s’agit à madame Odile Ngaska. On attend la suite.

Par Alphonse Sinkam (L’Actu)