samedi 14 mai 2011
Ils ont essayé de proposer des fausses coupures d’euros à des hommes d’affaires russes, la police a été alertée.
La police de Novossibirsk en Sibérie, une région de la Russie, a fait savoir le 30 avril dernier qu’elle avait arrêté trois fossoyeurs de monnaie, parmi lesquels deux camerounais et leur complice sud africain. L’identité des deux camerounais arrêtés n’est pas encore connue, mais selon les déclarations des officiels sibériens rapportées par des médias russes, ils sont reconnus auteurs d’une fraude de grande échelle. Se présentant à leurs victimes comme étant des diplomates, les deux escrocs et leurs complices faisaient savoir qu’ils étaient diplomates. Selon le témoignage d’une des victimes russes, on lui a fait savoir que s’il déposait 100 000 euros de ces fausses coupures dans un seau avec des composantes chimiques, il en ressortirait 300 000 euros. En ouvrant une enquête, la police russe a constaté que les même camerounais étaient cités dans un autre scandale d’escroquerie cette fois à Moscou, la capitale du pays. se faisant passer pour des hommes d’affaires proche de Mouammar Kadhafi, ils laissaient entendre qu’ils ont dû frauduleusement fuir avec de l’argent de la Libye, et avaient dû l’enduire d’un produit chimique de couleur noire pour pouvoir traverser la frontière. Ils ont ainsi pu récupérer près de 60 000 dollars à un homme d‘affaire de Moscou. Plusieurs autres plaintes ont été déposées allant dans le même sens sans que la police ne puisse établir pour l’heure, si cela était toujours le fait des camerounais. Les autorités russes de Sibérie, ont rapidement réagi en avertissant les populations locales de ne pas traiter ce type d’opération, et d’avertir tout de suite lorsqu’une telle proposition leur serait faite.
En 2010, plusieurs cas de feymania avaient été signalés notamment en Asie du sud est et au Canada, des coups impliquant des camerounais. La forme opératoire a évolué aujourd’hui, mais le principe reste le même. Les escrocs vivent dans des hôtels de luxe et fréquentent des coins chics. C’est au début des années 90 que le Cameroun découvre cette pratique. Malgré l’apparente simplicité du traquenard, les feymen camerounais peuvent se vanter d’avoir épinglé à leurs tableaux de chasse plusieurs grosses victimes en Afrique et dans le monde. Argent facile, grosses cylindrées et champagne qui coule à flot dans les boîtes de nuit ; la Feymania fait rêver une bonne tranche de la jeunesse. Selon des sociologues qui se sont penchés sur la question, l’apparition de la feymania est loin d’être fortuite. Dominique Malaquais, auteur d’une recherche sur le sujet pour le Centre d’études et de recherche international de Science Politique et cité dans un récent article du site internet Slateafrique.com, note le contexte économique, politique et social particulier dans lequel naît la feymania : Ajustement structurel, dévaluation du franc CFA et espoir déçu d’alternance démocratique après le scrutin présidentiel contesté de 1992 ont achevé de désillusionner la jeunesse. Pour la presse, qui relaie abondamment les faits d’armes des Feymen, il ne fait pas de doute que les arnaqueurs disposent d’appui en haut lieu —ce qui leur permettrait de jouir d’une forme d’immunité, moyennant une partie de leur argent. Les choses n’ont pas beaucoup évolué aujourd’hui, et de nombreux jeunes camerounais se retrouvent encore dans les travers de la feymania. En Malaisie l’an dernier, un camerounais a tenté désespérément de se refugier dans un des consulats de France. Il voulait échapper à la justice de ce pays qui le poursuivait pour trafic illicite et faits d’escroquerie.
source : journal du cameroun