mercredi 14 septembre 2011
Après les annulations des décisions du Mincult par la Cour Suprême le président de la Cmc appelle les artistes à reprendre le travail sous sa bannière.
Comment avez-vous accueilli l’annulation de la décision du retrait d’agrément de la Cmc ?
Avec satisfaction, dans la mesure où la Cour Suprême a accédé aux demandes formulées par la Cmc depuis 2008 lorsque le ministère de la Culture avait pris des décisions arbitraires à notre encontre.
Cela montre surtout que la justice, contrairement à ce que pensent souvent certains Camerounais, est une réalité dans notre pays et qu’il faut par conséquent lui faire confiance. D’autre part, il s’agit de la victoire du droit, de notre justice rendue au nom du peuple camerounais et enfin de l’Etat de droit. Deux autres actes fondamentaux ont été annulés par le juge administratif à savoir la convocation par le ministère de l’Assemblée Générale extraordinaire de la Cmc qui a curieusement débouchée sur une sorte d’alchimie mal entretenue. La création de la Socam. Toutes ces annulations au fond, sont des annulations contentieuses avec effets rétroactifs. Cela signifie que les décisions et les communiqués annulés sont censés n’avoir jamais existé, à l’exemple du communiqué du ministre de la Culture convoquant une Assemblée Générale extraordinaire de la Cmc devenue subitement dans la salle Assemblée Générale extraordinaire constitutive de la Socam. Cet acte juridique étant annulé, cela signifie qu’il n’y a jamais eu d’existence de la Socam, encore moins d’un quelconque agrément. Devant ces clarifications définitives, la Cmc ne peut que saluer la qualité exemplaire du travail de la justice camerounaise, étant entendu que l’acte le plus important est, comme vous le savez, l’annulation par le juge de fond du retrait d’agrément de la Cmc.
Comment allez-vous faire appliquer les décisions de la Cour Suprême ?
La Cmc étant réhabilitée, il est évident que ses activités devront continuer sans entrave aucune de quelque société soit disant concurrente. Cet état de choses qui n’avait que trop duré depuis 2008 devait bien prendre fin et c’est le cas maintenant. En ce sens, les nouveaux locaux de la Cmc sont situés au rond Point Nlongkak à Yaoundé et les artistes sont invités à s’y rendre pour l’intensification des activités de leur société. Ce chantier étant immense, il va sans dire que mêmes ceux qui sont allés voir du côté de la Socam sont appelés à rejoindre leur maison. Donc, il n’ya pas à dire que la décision de la Cour Suprême sera exécutée de telle ou telle manière, l’évidence est que la Socam ne peut plus rien sur le terrain. La Cour Suprême a signé définitivement son arrêt de mort.
Croyez-vous que la Socam va cesser d’exercer ses activités à la suite de cette décision ?
La Socam n’a plus sa camisole de force à savoir l’agrément dont elle se prévalait jusqu’ici. Ce dernier n’ayant jamais existé selon la Cour Suprême, il ne lui reste qu’à fermer les portes sans d’autre forme de procès. Tout entêtement de sa part sera vain dans la mesure où désormais il ne lui ai même plus possible de grignoter des ersatz de redevances comme elle l’a jusqu’ici fait, tous les usagers étant informés de l’annulation du retrait d’agrément de la Cmc. Qui voudrait alors payer son argent en pure perte ? Sincèrement personne. Et ce serait surtout hypothéquer gravement l’existence des 35000 artistes camerounais et leurs familles car aucun droit ne pourra plus leur être payé. En tout cas, persister dans cette voie alourdira aussi le dossier des poursuites pénales qui ne sont pas à exclure. Il ya donc lieu pour les responsables de la Socam de choisir, comme nous, le chemin de la dignité, de la grandeur, de la tolérance, du respect des institutions de l’Etat et surtout de la paix.
Propos recueillis par Jacques Bessala Manga