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Robert Ngono Ebodé n’est plus !

jeudi 16 décembre 2010


La tragédie continue de frapper la maison « Le Messager ». Après le décès dans la nuit du 12 au 13 juillet dernier de Pius N. Njawé, fondateur du quotidien le plus célèbre du Cameroun, c’est autour d’un de ses plus proches collaborateurs de son vivant qui s’en est allé. Tout comme son ancien patron, compagnon et camarade, Robert Ngono Ebodé est décédé de manière brusque et tragique. C’est tard dans la nuit du mardi 14 décembre que la nouvelle commence à circuler parmi les employés de votre journal. Plusieurs parmi eux sont immédiatement appelés pour apprendre la triste nouvelle : « Ngono Ebodé vient de décéder ». La surprise est grande. La douleur aussi. Tout le monde va encore passer une nuit difficile. Personne ne veut croire que le malheur puisse doublement s’abattre en si peu de temps sur cette famille qu’est Le Messager.

Le lendemain, à l’agence régionale pour le Centre, le Sud et l’Est, tout le monde accourt. Quelques uns, qui n’avaient pas leurs téléphones ouverts dans la nuit, vont également marquer le coup en apprenant la triste nouvelle. La salle de rédaction est vide, les bureaux de l’administration aussi. Tous sont au bas de l’immeuble qui abrite les locaux de l’agence. Et l’on s’interroge, dubitatif. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Il est vrai que durant la semaine dernière Robert Ngono Ebodé est venu à plusieurs reprises dans ces locaux où on ne le verra plus. Sa santé n’était pas au beau fixe. Il trimbalait d’ailleurs avec lui des médicaments et une ordonnance prescrite par son médecin.

Petit à petit, les bribes d’informations commencent à parvenir aux employés. « Pasto », comme on le surnommait, a été foudroyé par un accident cardiovasculaire. Transporté de toute urgence dans une clinique privée de la place, il succombera malheureusement à cette foudroyante attaque. On apprend par ailleurs que Robert avait déjà eu une première attaque quelques jours plus tôt. Fort malheureusement, la seconde lui aura été fatale.

Ainsi s’en est allé Robert Ngono Ebodé. Ancien correspondant de Mutations dans la région du Sud, Robert Ngono Ebodé arrive au Free Media Group en 2008. Ce pasteur d’Eglise s’était d’abord occupé de la Fondation Jane and Justice qui œuvre principalement dans la sécurité routière. Très impliqué dans cette lutte, il va finalement retourner vers ses anciens amours, le journalisme en intégrant la rédaction centrale du quotidien Le Messager à Douala en fin 2009. Et il travaille dans le service société. Quelques mois plus tard, en mars 2010, il est affecté à l’agence régionale de Yaoundé comme chargé de mission. Il ne lâche pas le journalisme et deviendra en quelques temps le « Monsieur Thierry Atangana » de la maison, puisque c’est lui qui traitait de manière exclusive du dossier de ce célèbre prisonnier Franco – Camerounais. La dernière audience de cette affaire, au cours de laquelle il a eu un malaise, a été couverte par une de ses collègues. Signe peut-être que la destinée le préparait à passer la main. Adios Pasto.


Par Alain NOAH AWANA(Le Messager)

Témoignage du coordonnateur de la rédaction de Le Messager à Yaoundé Il parle du collègue et du journaliste qu’il a connu.

Robert ! Sacré Robert !

Vendredi 10 décembre 2010. Il est presque 12h à la rédaction de Le Messager Yaoundé. La conférence hebdomadaire de bilan vient de s’achever. Cette semaine en l’absence du rédacteur en chef délégué Marie-Noëlle Guichi, c’est moi qui l’ai présidée. Il s’agit d’un exercice généralement harassant, en ce sens que toute notre rédaction régionale à ainsi l’habitude de se pencher sur les différents sujets arrêtés en conférences de rédaction pendant la semaine, voir ceux qui ont été réalisés et comment ils l’ont été, de même que nous critiquons les éditions de la semaine, et scrutons ensemble les ratages et autres manquements. Tout en faisant la prospective de différentes grandes enquêtes. L’exercice ainsi terminé, je me rends aux toilettes pour assumer un besoin pressant.

Lorsque j’y ressors, mon regard tombe net sur mon collègue Robert Ngono Ebodé dont le bureau qu’il partage avec M. Momo, le chef d’agence adjoint est situé juste en face des Toilettes. Du coup je me dirige vers lui et lui lance : « Pasto, mais c’est pas croyable ! Comment tu peux être malade et tu n’alertes pas tes collègues ? C’est le « Coach » (le Directeur de publication Ndlr) qui m’a prévenu hier que tu étais malade… ». Robert Ngono Ebode se lève alors assez péniblement. Après m’avoir embrassé il me répond : « Laisse mon frère. J’ai un Palu qui m’a subitement pris et m’a pratiquement vaincu. Dieu est grand ! Je suis debout. Je lui rends grâce ». Il me montre alors un sachet plein de médicaments posé sur sa table pour me confirmer de son état de santé alarmant ces trois derniers jours.

Je l’encourage à bien se soigner. Et surtout à ne pas négliger ce paludisme qui fait tant de morts chez nous en Afrique. Nous parlons alors de l’affaire Titus Edzoa et Thierry Atangana dont il à la charge exclusive de la couverture. Il me rassure qu’il va s’en occuper et que les papiers seront faits avec diligence. Lorsque je sors de son bureau, je ne sais pas que c’est la dernière fois que je vois vivant Robert. Le week-end passe. Et le lundi au cours de la première conférence de rédaction de la semaine que je préside, nous venons à parler de lui. Notamment pour la suite à accorder à l’affairer Titus Edzoa et Thierry Atangana. Jean Baptiste Sipa, le « coach » directeur de publication est de passage à Yaoundé et assiste à ladite conférence. Il regrette même que Robert Ngono Ebode soit absent. Il entendait clarifier avec lui certaines dispositions du fonctionnement de la rédaction. Dans l’esprit de tous les collègues ce n’était que partie remise, étant donné l’absence de l’intéressé. Personne, mais alors personne, n’a en tête que Robert était pratiquement au chapitre de la mort.

Lorsque la nouvelle de son décès me parvient aux environs de 22h mardi soir, après un appel de Marie Noëlle Guichi, rédacteur en chef délégué, tout de suite j’ai le vertige. Je sens mon cœur vaciller. Et du coup, je me mets en prière avec en esprit cette formule de l’Ecclésiaste « Vanité de vanité, tout n’est que vanité ». Au moment de ma prière, je revois ma première rencontre avec Robert. C’était il y a plus d’un an, à Douala. Le Messager venait alors de vivre les moments difficiles avec la grève d’une partie du personnel en poste à la rédaction centrale. Pius Njawe, notre très regretté directeur de publication nous avait alors rassemblés pour scruter les voies de sortie de la crise. Robert et moi avions alors sympathisé. Quelques mois après, lorsqu’il a été affecté à Yaoundé comme chargé de mission auprès du président de Free Média Group, c’est vers moi que Robert s’est tourné pour, disait-il, « comprendre le terrain à Yaoundé ». Nous avons pris le temps d’aller dans un restaurant que j’adore du côté du quartier Tsinga, et avons dîné ensemble pendant près de deux heures. J’ai ainsi appris à le connaître, et comprendre ses motivations. A un moment donné, il m’a fait l’honneur d’être un confident. Très proche de Pius Njawe, il essayait de me rassurer lorsque je trouvais très souvent la rigueur et les excès de colère du défunt Dp excessif. C’est ainsi que nous avons pu travailler ensemble pendant tout son séjour à Yaoundé.

Ce qui m’a le plus frappé en Robert, (Pasto ! Comme j’aimais l’appeler), c’est sa capacité à dialoguer. Très souvent nous n’avions pas toujours le même point de vue sur les sujets d’actualité. Ou alors les sujets religieux. Moi étant un chrétien catholique, lui des églises dites réveillées, nos points de vue divergeaient sur les concepts dogmatiques. Jamais, Robert ne s’est jamais montré obtus ou alors intransigeant dans nos échanges. Il en était de même lors du débat interne sur la transition à apporter à la tête du Messager après la douloureuse mort de notre cher Pius Njawe. Robert avait son point de vue. J’avais le mien. Nous avions de positions diamétralement opposées. Mais toujours nous sommes restés courtois l’un vis-à-vis de l’autre pendant nos échanges. Comme journaliste, je retiens de lui un professionnel qui adorait les enquêtes, traiter les sujets en profondeur. Et je pense que les lecteurs du Messager habitués à sa plume dans l’affaire Titus Edzoa et Thierry Atangana le regretteront beaucoup.
Robert, Pasto, j’ai envie de te dire Sacré Robert. Toi qui a la chance et peut-être l’honneur de suivre « Njangui » quelques mois après son douloureux départ, sois béni en Dieu, et que la terre de la Lékié, ta Lékié chérie, qui va t’accueillir bientôt, te sois légère. Repose en Paix sacré Robert.

par Jean François CHANNON(Le Messager)

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