mercredi 5 mai 2010
Demain commence le « dernier reportage » de Bibi Ngota, directeur de publication « Cameroun Express ». Le programme des obsèques prévoit la levée de corps à 14 heures au centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé.
D’ici à ce que la dépouille du journaliste (décédé dans des conditions troubles, à cause des brutalités et la négligence du système carcéral camerounais et de la folie de grandeur des Hommes du régime du Renouveau), soit portée en terre à Mengalle (son village natal) dans la région du Sud, il est peut-être temps de « spéculer » sur l’acharnement et l’obsession du gouvernement à masquer la vérité sur le bateau par lequel tout est arrivé, notamment sur l’acquisition par la Société nationale des hydrocarbures (SNH), du bateau hôtel baptisé « Rio Del Rey ». Si jusqu’ici on s’est occupé de la parade et surtout des commissions qu’aurait perçues chacune des personnes impliquées dans cette affaire, on se rend compte à l’évidence que la transaction a bel et bien eu lieu.De source bien informée, c’est le 28 avril 2009, que le « Rio Del Rey », fabriqué par l’entreprise Aksay Shpyard dans la ville de Turky (Turquie), a pris la destination du Cameroun, après avoir été acheté par la SNH. « Après des tests et essais satisfaisants en mer, il est parti de Kingston son point de départ pour le Cameroun. L’encadrement et le management technique sont assurés par la firme Abc Maritime. Il s’agit d’un bateau hôtel d’approvisionnement en logistique des produits pétroliers », explique notre informateur. Et d’ajouter que le « Rio Del Rey » qui était attendu au port de Gilbratar le 12 mai 2009, devait arriver au Cameroun après un voyage en mer d’une durée d’un mois. Il s’agit en fait, d’une commande spéciale du Cameroun. Sinon comment comprendre qu’à peine sa fabrication achevée au mois de janvier 2009, que le gouvernement camerounais à travers la SNH, soit sur ses traces ? De par ses caractéristiques, le « Rio Del Rey » est un engin lourd dont on se demande bien le rôle qu’il pouvait jouer au Cameroun. Autre curiosité, on s’étonne qu’il batte pavillon suisse, même si aux dernières nouvelles, il serait en ce moment au service du bataillon d’intervention rapide (BIR) dans les eaux troubles de Bakassi.
Pour ses proches qui portent le deuil de Bibi Ngota, il est souhaitable que toute la lumière soit faite sur les conditions d’achat de ce bateau par la SNH. Mieux encore, plusieurs personnes mises à contribution dans les transactions ont effectivement touché des frais de commissions, même si le flou pèse encore sur les montants. « Il appartient au chef de l’Etat de démêler l’écheveau », affirme un membre du gouvernement sous anonymat. C’est le prix à payer pour que Bibi Ngota ne soit pas mort pour rien.
Par Souley Onoholio (Le Messager)