Richard Bona à la Maison Blanche.

Que de scoops que Richard Bona a faits hier soir dans un cabaret huppé de la ville de Yaoundé, lors d’une conférence de presse. Le célèbre bassiste camerounais et " l’un des trois meilleurs bassistes du monde ", pour reprendre Bouba Kaélé, communicateur de l’opérateur téléphonique Mtn, qui l’a invité, sera le 20 janvier prochain à la Maison blanche, la résidence américaine à Washington, pour l’investiture du nouveau président Barack Obama. Le natif de Minta dans le département de la Haute-Sanaga fera partie du "Jazz for Obama" de Brooklyn, un groupe de musique à l’honneur du premier Noir à la Maison blanche.

Richard Bona, pour le moment, est au Cameroun pour un spectacle que Mtn offre " gratuitement " au public camerounais samedi prochain, dans le cadre du festival musical Yaoundé en fête (Ya-Fe) sur le site du boulevard du 20 mai. Il visitera son nouvel album Live " Bona make you swear ", (Bona vous fait transpirer), enregistré lors d’un spectacle en Hongrie en Europe de l’Est. " Mon contrat prévoit une heure et quinze minutes. Mais, je vais jouer au moins une heure et demi, voire deux heures ", a-t-il promis. Mais, Richard Bona a été surpris d’apprendre qu’il était annoncé au festival national des arts et de la culture (Fenac), qui vient de s’achever à Maroua dans l’Extrême-Nord. " J’ai été annoncé. Mais, je n’ai jamais reçu d’invitation ", a-t-il révélé, indiquant qu’il sera prêt à prendre part à ce rendez-vous culturel s’il y est formellement invité.

Richard Bona, dans un échange plein d’humour et qui ne manquait pas souvent de jouer de sa main droit comme s’il voulait grincer la guitare, a avoué que c’était un plaisir de revenir chez soi. Car, son programme de spectacles est harassant. En moyenne 160 spectacles par an. Sa sortie contre son ancien producteur, Coluymbia, est presque brute. " On m’avait demandé de faire des reprises en anglais. Quand est-ce que les autres chanteront en notre langue ? " S’est-il interrogé, promettant au passage que " je ne laisserai personne briser mon rêve. Je ne vais pas laisser les commerciaux venir me dicter ce que j’ai à faire ". Le bassiste camerounais appartient à présent l’écurie Universal.

Richard bona a surpris plus d’un lorsqu’il a déclaré qu’il n’est pas contre la piraterie. Selon lui, il faut faire une lecture des deux côtés. " Il y a des gens qui travaillent derrière et qui se nourrissent de la piraterie. Mais, je comprends aussi l’artiste local ", avoue-t-il, en indiquant qu’en Inde ou en Chine, la piraterie représente 98% des ventes. " Moi, je suis satisfait de mes 2%. Vous voulez me piratez, go on ", a-t-il lancé, dans un sourire décontractant, soulignant, un brin comique que "la piraterie nourrit de gros bonnets qui nourrissent de bonnets moyens, qui nourrissent à leur tour de petits bonnets". Quant au football, il a prophétisé : "le Cameroun gagnera la coupe du monde 2010. Nous allons nous qualifier".

Justin Blaise Akono(mutations)