mercredi 28 mai 2014
Le Fonds britannique a procédé, le 23 mai 2014 à Yaoundé, à la signature des accords avec l’Etat pour la reprise des parts du groupe américain, Aes au capital d’Aes-Sonel, Kpdc et Dpdc. Par cet acte, les pouvoirs publics donnent leur Ok définitif pour la reprise de la Sonel par la firme britannique.
Schématiquement, on dirait que les deux parties sont au milieu d’un processus démarré en mai 2013 avec le vœu d’Aes Corporation - actionnaire principal d’Aes Sonel de se retirer- lequel processus devrait être bouclé après la tenue des conseil d’administration d’Aes-Sonel, Kpdc et Dpdc devant fixer le cadre concret de la reprise des parts d’Aes par Actis. Mais l’acte pris dans les salons de l’hôtel Hilton n’en reste pas moins l’encrage de ce processus. Car, elle indique que le gouvernement a affiné ses exigences à l’égard d’Actis. Et ce n’est pas la qualité des officiels présents qui démentirait qu’il s’est agi vendredi dernier, d’un tournant important dans la question de la fourniture de l’électricité au Cameroun, elle-même problématique depuis déjà près de deux décennies. Parmi ces officiels, figuraient en bonne place le ministre de l’Energie et de l’eau, le ministre des Finances, le patron du pôle énergies pour l’Afrique d’Actis, le directeur général d’Aes-Sonel, les plus hauts responsables de l’ambassade de Grande Bretagne au Cameroun et une kyrielle des cadres d’Aes Sonel et des représentants de divers départements ministériels acteurs majeurs de ce processus.
Textuellement, l’accord signé par Actis et le gouvernement camerounais qui est l’annonce formelle des contacts d’affaires entre le Fonds britannique et le Cameroun va permettre aux deux parties de pouvoir « finaliser la prise de contrôle effective d’Aes-Sonel de Kpdc et de Dpdc », conformément aux exigences des pouvoirs publics qui sont : « l’accès plus facile des populations à une électricité de qualité (…) et à long terme, c’est d’assurer l’équilibre financier du secteur, afin que les coûts de fonctionnement et d’investissement soient durablement couverts », tel qu’exprimé par Basile Atangana Kouna, le ministre en charge de l’énergie. De ces propos du Minée ont transpiré le vœu du gouvernement de voir Actis investir considérablement dans l’infrastructure locale, question jugée dorsale par tous les partenaires du secteur de l’électricité au Cameroun.
Performances
En face, on rassure que tout sera mis en œuvre pour que la partie camerounaise soit satisfaite. « Nos priorités seront axées sur la continuité des opérations, la réhabilitation du réseau, l’assistance à la clientèle, les performances en matière de sécurité, la dépollution environnementale et la gouvernance locale. En outre, à travers notre filiale de production en Afrique, Globeleq, nous projetons déjà l’extension de Kribi. Nous avons de nombreux chantiers devant nous dont l’augmentation du taux d’investissement dans ces filiales », a souligné David Grylls, représentant d’Actis.
Mais pour l’heure, rien n’est dit sur le montant de la cagnotte qu’est prêt à injecter Actis dans la Sonel. L’on sait juste que la firme revendique la mobilisation de 400 millions de dollars américains (environ 200 milliards de Fcfa) pour accroître la capacité de production de la centrale électrique d’Azito en Côte d’Ivoire. Et surtout que c’est au moment de la reprise définitive des parts d’Aes que le fonds anglais dévoilera au public, tout au moins, le montant des premiers investissements envisagés au Cameroun.
Pour le reste, la cérémonie de vendredi a permis de sceller un des avenants aux accords directs entre l’Etat du Cameroun et les prêteurs des sociétés Aes-Sonel, Kpdc et Dpdc. Toutes choses qui augurent, jusqu’à la prise effective d’Actis, d’un climat social stable au sein d’Aes-Sonel dont les employés ont été, du reste, assurés par les nouveaux contractants qu’il n’y aurait pas de licenciements.
Source : Le Messager