vendredi 2 juillet 2010
LLB est allé a la rencontre de l’artiste camerounaise, qui nous parle de ses origines, de son parcours dans la musique et de ses projets d’avenir. Elle n’a pas manqué de souligner son attachement à sa culture et promet de s’investir d’avantage pour la faire connaitre au-delà de nos frontières.
Qui est Viviane Etienne ?
Bonjour à tous ! Viviane Etienne est une jeune femme Basaa, originaire de la Sanaga Maritime, Ndog Kobe de Babimbi, village Ndom 3, Eh oui ! Contrairement à ce que croient plusieurs personnes, je suis bien une pure et dign e fille Basaa. Je suis Chef d’Entreprise et artiste musicienne, chanteuse. Mon activité principale reste mes Entreprises, mais la passion de la musique fait que je chante et j’aime le faire.
Viviane Etienne… c’est original ton prénom, quel mystère cache-t-il ?
Viviane et Etienne sont les deux prénoms que m’ont donnés mes parents. Je suis l’aînée de ma famille. Et, à ma naissance mes parents, dans le souci de perpétrer la famille, m’ont donné le prénom de mon grand-père maternel qui s’appelait Etienne. Je suis donc la M’bombo de mon sogol.
Viviane raconte nous ton histoire de chanteuse
J’ai commencé le chant au Collège où je jouais dans les concerts scolaires. Ensuite j’ai une incursion dans le mythique groupe « ZANGALEWA », dans lequel j’ai passé de belles années d’apprentissage. Après mon départ du Cameroun, je sors en 2004, mon 1er disque. Et, avec la grâce de Dieu et par mes propres moyens, le résultat est ce que vous connaissez.
Zangalewa ? Shakira le sort des tiroirs avec cet hymne de la Coupe du monde 2010, quel effet ?
C’est une grande fierté pour moi d’avoir fait partie de ce groupe, et je dis merci à Shakira pour sa reconnaissance. Je suis surtout contente pour ce groupe qui m’a beaucoup apporté, d’autant plus que ce remake va améliorer leur condition de vie, eux qui étaient déjà en retraite.
Pourquoi seulement deux chansons en Basaa ?
J’ai toujours voulu chanter en ma langue vernaculaire, il me manquait juste ce côté qui colle, cette originalité. Mais après les titres « N’ñem wem et Terraga » et la reconnaissance de mon peuple, désormais je m’exercerai à mettre beaucoup de chansons en bassa dans mes albums.
Comment vois-tu l’évolution de l’art chez nous aujourd’hui ?
Nous avons un potentiel énorme. Mais il se pose un réel problème de production pour les artistes basaa, hors mis nos frères de la diaspora, il est compliqué de produire nos frères qui sont au pays. Il y a un manque de moyens total et lorsqu’on se bat pour y parvenir, il s’installe la revendication et l’ingratitude. Mais le problème majeur reste le manque de moyen. Regardez un grand frère comme KON BOGOL Martin, avec qui j’ai fait le featuring de Terraga (vidéo actuellement en promotion) c’est un grand artiste qui a encore beaucoup a donné, mais… les effets induits n’ont pas suivis, vous voyez ? D’ailleurs, je profite de votre tribune pour lui adresser, une fois de plus, sa disponibilité pour la réalisation de mon dernier album.
Qu’est ce que ça t’a fait de participer à l’événement Liten li ngok 2010 en mars dernier
J’ai eu l’immense plaisir de la reconnaissance de ma communauté ; la sensation d’être chez soi avec ses pairs, c’est difficile à décrire. La rencontre avec ces artistes qui m’étaient inconnus jusque là, le contact avec ces personnes, la découverte des rythmes comme le Makounè (je pense même faire une chanson en makounè, j’adore ce rythme) et toutes choses que je ne connaissais pas des basaa. C’était énorme ! C’est des initiatives à perpétrer. Il faut que nous fassions des choses ensemble.
Et juste après les cinquantenaires de l’indépendance.
Je ne peux cesser de parler de reconnaissance ; car, vous savez que l’artiste ne vit que de cela. A partir du moment où tu as l’insigne honneur d’être appelé par Mme le Ministre de la Culture, être sur un même plateau avec des artistes qui vous ont fait rêver comme Georges SEBA, Vincent NGUINI, Greg BELOBO, des icônes de notre musique et surtout faire partie des artistes Basaa invités, nous étions quatre (Belka Tobis, Bantou Po si, X Maleya et moi-même) il n’y a pas de mots… j’ai passé un très bon cinquantenaire, j’ai retrouvé des amis et j’ai eu de nouveaux contacts.
Alors as-tu des Projets de collaboration avec certains ?
Peut-être pour le moment, je collabore déjà avec des frères comme Ntumba Minka et Mayo Mevio qui m’apportent beaucoup.
Nous tirons à la fin de cet entretien que penses-tu de Litenlibassa.com ?
C’est une très belle et grande initiative, notre culture avait tendance à se perdre ou était méconnue, mais grâce à vous les basaa sont ouvert au monde. J’aime particulièrement les anecdotes, proverbes et même les débats. Nous qui vivons loin du village, ça nous fait du bien. Beaucoup de courage à la rédaction.
Alors un proverbe en Basaa ?
Wôo wada u n’kañ béé djomb !
Tous ensemble on va réussir ! Car l’union fait la force.
Litenlibassa a yéga wè inyu ngeda u ti yè.
Men mi yéga Litenlibassa inyu bolo i lam a selel loñ yé
Par aicha aude goueth(litenlibassa.com)