vendredi 22 juillet 2011
Sa dernière sortie est un single consacré au président de la République du Cameroun.
L’on a plus entendu Racine Sagath depuis son dernier album « Mes yeux ont vu » en2007. Notamment ce refrain assez osé, « ton caleçon fait quoi chez moi » a fait couler beaucoup de salive, tant le texte et l’image véhiculés étaient presque déviants pour les tenants de la morale.
Racine Sagath, auteur compositeur aux bonnes mélodies, malgré tout, revient toujours dans la conscience collective à travers « Nnem Mintié », un album à succès produit en 2001. l’ancien leader du groupe Les Sagaciens de la capitale, composée de Michel Sagath, Roger Sagath, Paolo Sagath, JP Sagath et Racine Sagath, qui s’imposait déjà comme valeur sûre du bikutsi vient de sortir du buisson avec un titre très dansant. « S.E Paul Biya, l’homme de la situation ».
Les amoureux des pistes de danse peuvent se frotter les mains : les fêtes de fins d’années s’annoncent très animées grâce à ce bikutsi bien rythmé concocté, non par des boîtes à rythme comme cela est devenu courant. Mais, par des instrumentistes bien connus du domaine. Notamment des cabarets de Yaoundé, temples du bikutsi à l’instar le soliste Francis Nyada, le bassiste Henri Minko les batteurs Junior, Roumba Roger et Achille Ngnass et le pianiste Arlan Tchakounté, qui a d’ailleurs arrangé l’oeuvre.
Racine Sagath a décidé de gâter le coin. Mais, que chante-t-il ? « Notre président oyé ! C’est Paul Biya. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il travaille, il séduit, il construit ». Racine Sagath conseille : « Pas de panique. Il tient les reines et tant pis pour les apprentis sorciers », écrit-il sur la pochette de son disque. Même s’il se trompe d’orthographe entre Reine de Racine Sagath et rênes dont il veut parler. Paul Bede Onye de son véritable nom demande de « tourner le dos aux vendeurs d’illusions ». Il révèle son appartenance politique lorsqu’il appelle ses « chers camarades » à soutenir le président, qu’il appelle d’ailleurs par son nouveau nom de baptême acquis lors du comice agropastoral d’Ebolowa, à l’introduction de l’une des trois ou quatre version de la même chanson : « Nome Ngui ».
L’on comprend bien le positionnement de l’artiste qui n’a jamais joué les premiers rôles tels que meilleur disque de l’année ou meilleur artiste en dépit des multiples structures, qui attribuent ces différents titres. Le chanteur militant, présenté jusqu’ici comme « haut de gamme », loin de l’image de l’artiste clochard comme on en voit, sait seul à quelle sous section ou section du Rdpc il appartient ou sortir un si beau single, mobilisant de si grandes signatures du bikutsi pour juste rendre hommage au chef de l’Etat camerounais. Le natif du département de la Lékié dans la région du Centre doit avoir une bonne raison que la raison seule ignore.
Par Justin Blaise Akono(Mutations)